Concours d'animaux de boucherie A Rethel - Le concours qui monte

La notoriété de ce concours s’élargit à tout le grand Nord-Est de la France en englobant Paris. Les organisateurs de ce concours ont à cœur de montrer tous les atouts de l’élevage bovin des Ardennes et de toute la région Nord. Selon Jean-Pierre Brouillon, président du concours et président de l’Apa 08 organisatrice de cette manifestation, « je suis heureux de voir que 107 éleveurs ont présenté des animaux, cela démontre l’attrait de notre concours ». Ils n’étaient que 95 l’an passé et 75 il y a deux ans. De gros efforts ont été apportés à la présentation et à la propreté des animaux  même si cela est toujours perfectible.

Les règles sont les mêmes que l’an passé avec une limitation à 20 animaux par apporteur, une détention minimum de trois mois sur l’exploitation et un âge limite de cinq ans. Malgré cela, ce sont près de 480 animaux haut de gamme qui ont été regroupés sous le foirail.

La belle réussite du concours de l’an passé a nettement participé à la reconnaissance du concours de Rethel comme l’un des grands concours soutenus par la Fncab (Fédération Nationale des Concours d’Animaux de Boucherie) et c’est Jean-Yves Renard, le président de cette fédération, qui a été invité pour présider le Jury. 

Les 7 plus belles races à viande françaises sont présentées

Les yeux des nombreux visiteurs qui ont déambulé dans les allées ce dimanche après-midi ont été éblouis par la diversité des races présentées (Blanc bleu, Aubrac, Blonde d'Aquitaine, Charolaise, Limousine, Parthenaise, Rouge des Pré ou croisée), et surtout par les masses musculaires des animaux. Car c’est toujours le plus beau que l’on retient !

L’activité sous le foirail avait pourtant commencé bien plus tôt. Le jury avait rendez-vous aux aurores (5h30), pour le débriefing d’avant concours. Le président Jean-Yves Renard de rappeler que l’on jugeait des animaux pour une consommation de Pâques. Ils doivent être finis. Quant aux autres critères que sont la conformation, la finesse et tout ce qui fait la qualité de la viande, il le laisse à l’appréciation de ces professionnels qui ont pour certains d’entre eux de nombreux concours à leur actif. 

Cette opération de jugement a duré près de 2h30, et si certaines sections ont été assez faciles à classer avec une qualité en retrait sur l’an passé (Limousine et Blonde d’Aquitaine), d’autres ont nécessité le déplacement des animaux pour les mettre côte à côte tant les lots étaient relevés et homogènes. Près de 400 plaques ont ainsi été distribuées, car sur un concours, ce qui reste primordial, c’est la vente, et une plaque c’est ce que recherchent les acheteurs.

Une vente aux enchères qui fera encore référence

12h30, après un vibrant hommage de la part de Jean-Pierre Brouillon à Grégory Verriest figure emblématique de ce concours et qui nous a quittés il y a six semaines de façon brutale sur ce foirail, les nombreux professionnels se sont regroupés autour du ring pour participer à la vente aux enchères.

Avec une première vente empreinte d’émotion et achetée par Hubert Cordon (Sva Jean Rozé) dont c’était le dernier concours avant une retraite bien méritée. « Je tenais à acquérir cette Charolaise de mon ami Grégory ».  

Les esprits s’échauffent au moment où la Blonde d’Aquitaine atteint les 17 € et la grande championne Parthenaise les 19,40 €. Le début de la vente a décerné le prix naisseur-engraisseur au Gaec Dehaye de Louvergny (08) adhérant de l’Apa 08. Cette croisée Parthenaise a été retirée de la vente pour une enchère insuffisante. Les artisans-bouchers à l’attaque. La boucherie Meullier de Eu (76) a remporté la grande championne Parthenaise appartenant à Jean-Christophe Lequinois de Machault (08). La boucherie Dumortier à Dumery près de Lille a quant à elle acheté la Blonde d’Aquitaine du Gaec Debrielle (17 €), l’Aubrac de la Scea De Beaumont (13 €) et une superbe croisée Parthenaise/Blonde d’Aquitaine du Gaec Debrielle pour 16€20. La Limousine vendue 10 € sera dégustée dans le Cora de Cormontreuil (51). La Blanc Bleu est partie à 9€20.

Cette belle vente aux enchères laissait présager une belle vente par la suite lors de l’ouverture de la vente de gré à gré. Les nombreux éleveurs, bouchers, acheteurs de magasin (avec leur boucher) et visiteurs se sont rués dans les allées du foirail. Mais force est de constater un recul des prix sur l’an passé notamment dans le bétail plus commun. Les prix moyens observés pour cette édition 2015 s’établissent de 7,50 à 10 € pour les animaux bien classés, de 6 à 7 € pour les plaques de second rang et de 4,50 à 6 € pour le bétail sans plaque. La quasi-totalité des bêtes primées a trouvé preneurs, seuls quelques animaux sont repartis ou ont été commercialisés sur la base du marché traditionnel.

Une fête de la viande avant tout

Les acheteurs et visiteurs ont été particulièrement séduits par l’ambiance qui se dégage de ce concours. La fréquentation progresse et surtout l’organisation de cette manifestation s’étoffe de nombreux exposants.

Selon Rémy Pigneaux, responsable de l’organisation du concours, les éleveurs qui présentent leurs meilleurs animaux se sont retrouvés confrontés au très haut de gamme. Un des nouveaux participants notait le chemin qui lui restait à parcourir « je vois que ma bête manque de finition pour faire partie des championnes, je ferai mieux l’an prochain ». C’est avec cet esprit que le concours de Rethel continuera de progresser.