Concours d'animaux de boucherie La race Aubrac à la fête des bœufs gras de Pâques de Laguiole

La manifestation reste toujours une véritable institution où la race Aubrac est l’acteur principal de trois filières : bœuf fermier Aubrac label rouge, pure race Aubrac (Bfa), fleur d’Aubrac (croisement Aubrac et Charolais) et des animaux bio race Aubrac. Aucune autre race ne peut s’inscrire. Mais l’évènement est plus qu’un simple festival local car il est reconnu depuis 2003 par la Fédération nationale des concours d’animaux de boucherie (Fncab).

Jean Neyrolles exploite une ferme familiale de quelque 70 hectares aux Hugoux de Montpeyroux, près de Laguiole. Expérimenté et professionnel, il participe au festival depuis son début, proposant une sélection de Fleurs d’Aubrac ou Bœufs fermiers Aubrac issue de son cheptel de 70 mères Aubrac. Pour lui, le festival est un important échange entre les éleveurs et les acheteurs-bouchers car « cette viande Bfa et fleur d’Aubrac est un produit haut de gamme avec une tendreté et une saveur reconnues par les plus grands épicuriens ».

Concours et ventes des champions

Tout a commencé samedi matin avec l’arrivée des animaux sous le grand chapiteau au nouveau foirail. Suite à leur installation, les bovins ont été jugés par des jurys venus de toute la France.

A 14h l’après-midi, le moment fort : la vente aux enchères de deux champions. Cette année, une belle génisse « Fleur d’Aubrac » élevée par Nicole Cros, Earl de la Gamasse à Curières (12) qui depuis de nombreuses années présente des animaux primés au festival, a été achetée à 14€40 kg carcasse par Hubert Cordon de Sva Jean Rozé pour Maurice Gabriel, propriétaire d’un Intermarché à St-Thibault-des-Vignes en Seine-et-Marne. Quant à la Bfa, elle a été élevée au Gaec du Monteil Haut de Prades d’Aubrac dont les propriétaires, Michel, Mathieu et Annie Marcillac étaient « ravis de cet honneur, une vraie récompense de notre travail et organisation ». Ce bel animal a été aussi acheté par Hubert Cordon, 15€50 kg carcasse, pour les propriétaires, Corinne et Christian Viguier d’un autre Intermarché à Lisses dans l’Essonne. Les propriétaires de ces deux animaux sont d’origine aveyronnaise.  

Suite à la vente, Hubert Cordon a dit que d’acquérir ces deux champions représentait « un cadeau de ces deux acheteurs ; c’était super sympa pour ma dernière année de jury à ce festival ». Avant la vente aux enchères, Didier Dijols a rendu un hommage public à Hubert Cordon, en lui offrant un couteau de Laguiole, pour son implication au festival à travers les années soulignant « sa compétence professionnelle, sa gentillesse et son savoir-vivre ».  

Après la vente des deux champions, les acheteurs ont négocié avec les exposants car le but de la manifestation reste toujours d’avoir une plus-value sur leurs animaux par rapport à la grille courante. Cette année, il y avait une hausse encore de 1€ par kg carcasse dans chaque filière par rapport à l’année dernière.

Fiesta et folklore

Samedi soir, c’était la grande fête « Bœuf au comptoir » pour un festin dansant au gymnase de Laguiole rempli de comptoirs rappelant les cafés d’autrefois où bon nombre de ventes de bêtes étaient conclues. Le chef talentueux Franck Séguret, chef-propriétaire du Clos des Lys à Perpignan et son équipe ont proposé huit recettes créatives de bœuf accompagnées de l’aligot avant de finir avec un dessert signé de la maison Bras. Trois buffets étaient proposés aux convives tandis que Robert Bras et son orchestre jouaient de la musique traditionnelle. 

Le dimanche, trois confréries se sont jointes au groupe folklorique « Lous Oyolos » et à la fanfare de Ste-Geneviève et ont défilé dans les rues du village avant de se rendre au chapiteau pour la bénédiction des animaux par le père Ricard, les discours des élus et la remise des prix aux champions et aux éleveurs de chaque catégorie. 

Un vif succès pour ce 16ème festival qui, selon l’éleveur Paul Raynal de St-Urcize, a été marqué par « une bonne ambiance entre les éleveurs, les acheteurs et les visiteurs ».