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Lait de consommation Sanctuariser le prix de la brique à 1 €

Eric Forin (à gauche) et Emmanuel Vassenex, président et vice-président de Syndilait, ne veulent pas entendre parler de baisse de tarif.

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© J.P. Eric Forin (à gauche) et Emmanuel Vassenex, président et vice-président de Syndilait, ne veulent pas entendre parler de baisse de tarif.

En 2022, chaque Français a consommé près de 40 litres de lait en brique ou en bouteille, soit un total de 2,65 milliards de litres, à 99% d’origine France. Il s’agit d’une vraie filière franco-française : car si les importations continuent de diminuer avec seulement 21 Ml importés, principalement de Belgique (63%) et dans une moindre mesure d’Allemagne (17%), les exportations sont aussi en repli de 17%, avec environ 150 Ml exportés dont 54% vers l’Italie, suivie de l’Espagne (4,4%) et de la Chine (4%).

Le chiffre d’affaires de la filière est en hausse de 4,6% par rapport à 2021, à 2,37 milliards d’euros. En effet, la revalorisation du prix, obtenue tardivement dans le cadre des négociations commerciales, a fixé le prix moyen de l’ensemble des lait liquides à 1,07€ le litre, soit une hausse de 7,9% sur un an, alors que l’inflation sur les produits alimentaires atteint 12,7%. « C'est un prix à la fois juste et abordable. Mais on est encore loin du compte par rapport à une hausse des coûts de production subie par la filière, entre 18 et 20 % », estime Éric Forin, directeur général de Candia et président de Syndilait.

"Le lait n'est pas une boisson, mais un aliment"

Le syndicat des fabricants de lait de consommation réclame que le lait UHT demi-écrémé encore vendu à 0,90 € en rayon soit revalorisé à 1€. Revendication d’autant plus nécessaire qu’une nouvelle hausse des coûts est prévue en 2023, dans un contexte où les laiteries doivent s’adapter aux évolutions réglementaires : en particulier la suppression des emballages plastique à usage unique d'ici 2040 voulue par l’UE. À plus courte échéance, cela se traduit notamment en France par l’obligation d’équiper les bouteilles de lait d’un bouchon solidaire d’ici fin 2025, à l’instar de toutes les boissons. Sur ce point, les laiteries ont déjà investi 45 M€ pour se mettre en conformité.

Autre sujet d’inquiétude, la notation Nutriscore sur les emballages : là encore, considéré comme une boisson, le lait demi-écrémé serait étiqueté B, le lait entier C et, compte tenu de leur teneur en lactose, seraient potentiellement soumis à une taxe sur le sucre. Cela viendrait renchérir le prix, à l'heure où le lait retrouve en 2022 le rythme d’une baisse structurelle de la consommation de l’ordre de 2 à 3% par an après l'embellie du confinement. « Nous voulons rappeler que le lait n’est pas une boisson, mais un aliment, insiste Éric Forin. Dans un contexte de tension sur le pouvoir d’achat, c’est une source de protéines locales, abordables pour le consommateur et qui contribue à notre souveraineté alimentaire.Après être parvenu à passer des hausses de tarif en octobre, appliquées en janvier, il n’est pas possible pour les entreprises d’entendre déjà parler de baisses de prix si l’on veut assurer une juste rémunération aux éleveurs, tout en leur permettant de continuer à investir pour répondre à la demande et à l’évolution de la réglementation. » Sur ce point, les laiteries ont obtenu gain de cause, puisque le ministère de l’Économie a finalement annoncé qu’elles seraient exclues des renégociations imposées aux industriels.

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