Dans le Grand Ouest, une dynamique laitière très contrastée
Au salon de l'agriculture, FranceAgriMer est revenu sur la question de la dynamique laitière dans l'Ouest, lors d'une conférence le 25 février, dans le but d'en comprendre la dynamique.
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En Vendée, la collecte laitière a enregistré un recul de -24 % entre 2015 et 2023, pour s’établir à 476 Ml. Dans le même temps, en Bretagne, elle a diminué dans le Finistère de 13 % (à 1,051 Md de litres) et dans le Morbihan de 11 % (à 1,013 Md de litres). À rebours de cette tendance, en Normandie, la collecte a progressé de 3 % dans l’Orne (721 Ml) et de 12 % dans la Manche (1,75 Md de litre).
Ces situations très contrastées servent de support pour tenter d’éclairer le phénomène global de déprise et trouver des pistes en faveur de l’installation. « Malgré un rebond en 2024, la production française est en recul depuis la fin des quotas. Il est important de le comprendre, sachant que la demande intérieure et mondiale reste forte. L’objectif est au moins de maintenir nos 23 milliards de litres de collecte », souligne Alexis Descamps, représentant de la FNPL au Cniel.
Un fort décrochage en Vendée
À la pointe sud du croissant laitier, la Vendée est aujourd’hui un territoire de faible densité laitière : 16 % des exploitations ont un atelier lait. Le phénomène d’agrandissement enclenché avant la fin des quotas, s’est accompagné d’une disparition accélérée des « petits » ateliers : 25 % des exploitations entre 50 et 70 vaches ont arrêté le lait entre 2020 et 2023. La ferme vendéenne compte ainsi 91 vaches en moyenne (68 en France). Mais, cet agrandissement récent, pose désormais des difficultés de transmission liées à la reprise du capital. La Vendée cumule par ailleurs des facteurs de déprise accrue : des outils de transformation orientés vers des productions à faible valeur ajoutée, la possibilité de se tourner vers des productions alternatives, la difficulté à trouver de la main-d’œuvre sur un territoire de plein-emploi, sans oublié l’enjeu de l’eau dans un contexte pédoclimatique qui fragilise les systèmes fourragers. Les départements du Finistère et du Morbihan n’échappent pas à la problématique de la reprise des capitaux, avec une forte pression foncière et la concurrence d’autres ateliers à valeur ajoutée (porcs, légumes). Mais, le territoire encore très laitier est surtout confronté au plus fort déséquilibre de la pyramide des âges du croissant laitier.
La Normandie, plus précisément l’ouest de l’Orne et le sud de la Manche (le nord de la Mayenne aussi) enregistre depuis dix ans une croissance comparable à l’Europe du Nord, avec un mouvement d’intensification et d’automatisation marqué, dans des conditions très favorables à la production fourragère et avec des laiteries qui n’ont pas hésité à investir au cœur de ce qui est la zone laitière la plus dense. Si le déséquilibre démographique est moins marqué qu’en Bretagne, l’intensification pose là aussi la question centrale pour toute la filière de la reprise des capitaux et de l’accès au foncier.
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