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Nouvel indicateur beurre-poudre L’incompréhension des producteurs

Coût de transformation : sa révision le porte à 139,80 €/1 000 l, contre 71,77 € en 2011.

Dans le nouveau calcul de l’indicateur beurre-poudre du Cniel, le coût de transformation double par rapport à 2011. Les producteurs demandent des éclaircissements.

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L’indicateur beurre-poudre a retrouvé en mars le chemin des publications mensuelles du Cniel, après un an d’interruption. Il affiche 365,17 €/1 000 l pour janvier et 328,29 € pour février. Le conseil d’administration de l’interprofession laitière a voté le 7 mars le changement de méthode pour l’évaluation du coût de transformation des produits industriels. Il est une des composantes du calcul de l’indicateur beurre-poudre. Sous la pression des industriels, l’indicateur avait été retiré en avril 2022 du tableau de bord économique du Cniel. Ils estimaient que le coût de transformation ne reflétait plus la réalité de leurs charges. Fixé en 2011 à 71,77 €/1 000 l, il était selon eux en total décalage avec la forte inflation qu’ils subissaient sur l’énergie, le carburant, etc.

Sans repère pendant un an pour négocier le prix du lait

Durant un an, les organisations de producteurs se sont retrouvées sans repère sur les produits industriels pour négocier le prix du lait. Elles, comme les adhérents des coopératives, ont souffert d’un manque de transparence de leur entreprise. Sans pouvoir contrôler sa véracité, ils ont dû accepter le coût de transformation qu’elle avançait. À savoir 145,40 € ces mois derniers pour Lactalis, qui est le plus « transparent » sur le sujet. Rappelons que la partie beurre-poudre pèse pour 30 % dans le calcul contractuel du prix entre Lactalis et l'Unell. C’est un manque à gagner pour ses livreurs de 15 € à 20 €/1 000 l en moyenne depuis un an, selon nos estimations.

L’indicateur beurre-poudre nouvelle version intègre un coût de transformation de 139,80 €/1 000 l pour l’année 2022… Soit le double comparé à 2011. « Ce niveau est défini à partir des déclarations d’entreprises recueillies par un cabinet d’étude. Il sera actualisé chaque début d’année via une enquête sur les coûts de l’année précédente », explique Jean-Marc Chaumet, du service économique du Cniel. « Ce doublement est difficilement compréhensible, d’autant plus que, nous producteurs, avons bien du mal à faire entendre aux industriels que nos coûts augmentent », réagit Loïc Adam, président de France OP Lait. De plus, il pointe que « cette révision s’est faite en dehors de toute consultation des OP. »

La compétitivité des industriels mise en doute

De son côté, Yohann Barbe, de la FNPL (elle a voté pour le nouvel indicateur), espère « que les producteurs ne sont pas mis en tort par les chiffres fournis par les industriels ». « Nous attendons les résultats de l’audit en cours sur la robustesse de la nouvelle méthode pour comprendre cette absence apparente de compétitivité et pour apporter des éclaircissements », poursuit-il. Par exemple, sur la durée d’amortissement des installations industrielles et sur les gains de productivité réalisés par les salariés et les équipements de collecte ces dix dernières années. « La FNPL veut aussi une révision en milieu d’année du coût de transformation pour prendre en compte la baisse du prix de l’énergie et une publication par le Cniel de l’indicateur beurre-poudre allemand pour instaurer un comparatif. »

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