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L’Alsace, l’Allemagne et la Suisse s’allient pour s’adapter au réchauffement climatique

Jérémie Weller et Clément Eck, de la chambre d'agriculture d'Alsace, sont partie prenante dans le projet transfrontalier ResKuh.

Le projet transfrontalier ResKuh a été lancé en octobre 2023 pour trois ans. Au programme de l’Alsace, du Bade-Wurtemberg et du nord de la Suisse : la gestion de l’eau, des prairies et de l’énergie, la réduction de l’empreinte carbone des exploitations laitières et le bien-être des animaux.

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En Alsace, la collaboration avec les voisins transfrontaliers allemands et suisses n’est pas un vain mot. Ils ont en commun un climat continental froid l’hiver et très chaud l’été. « Le réchauffement climatique avec des températures de plus en plus élevées l’été nous concerne de part et d’autre de nos frontières », dit Clément Eck, chargé de mission Changement climatique à la chambre d’agriculture d’Alsace. De 2021 à la mi-2023, les trois régions du Rhin supérieur que sont l’Alsace, le Bade-Wurtemberg pour l’Allemagne et le nord de la Suisse ont mené ensemble le programme Klimaco sur le stress thermique des vaches en lien avec leur bâtiment. Dans 16 fermes pilotes (dix allemandes et six françaises), les THI à l’intérieur et à l’extérieur des stabulations ont été calculés à partir des températures et humidité mesurées, et des données météorologiques locales. Pour rappel, le THI ou Temperature Humidity Index alerte sur le niveau de stress thermique de la laitière. À 68 de THI, on considère qu’elle est en stress léger, à 78 en stress marqué. « Le champ du programme s’est élargi en octobre 2023 pour trois ans », indique Jérémie Weller, également conseiller à la chambre d’agriculture d’Alsace.

Partager les connaissances

D’un montant de 3,18 M€, le nouveau projet dénommé ResKuh est financé à 60 % par l’Europe et à 40 % par six partenaires. Du côté français, il s’agit des chambres d’agriculture d’Alsace et du Grand Est, du côté allemand et suisse, de leurs homologues LKV Baden-Württemberg et Agridea. Dix autres partenaires sont associés. ResKuh s’appuie sur deux piliers : l’amélioration de la gestion des ressources et celle de la durabilité des exploitations laitières. Ils se déclinent en cinq axes de travail : l’eau, les prairies, l’énergie, la réduction des gaz à effet de serre (GES) et le bien-être animal en lien avec le réchauffement climatique. Pour chacun, des objectifs et des actions concrètes sont définis. « Nous partageons nos connaissances et reprenons des autres ce qui nous apparaît applicable chez nous », intervient Clément Eck. Par exemple, les Allemands et les Suisses n’ont pas d’observatoire de pousse de l’herbe. Ils vont s’inspirer de l’expérience française. À l’inverse, les éleveurs allemands sont performants dans la gestion du front d’attaque de leurs silos d’ensilage. Les Français pourront grâce à eux renforcer leur technicité. Clément Eck prend également l’exemple du diagnostic CAP2’ER pour les GES. « La méthode française est exportée. Idele traduit l’outil en allemand, l’adapte aux contextes de nos voisins et forment nos collègues d’outre-Rhin. »

Fermes pilotes dans les trois pays

Dans ResKuh, les éleveurs laitiers sont aussi partie prenante. Dans chaque axe de travail est créé un réseau de fermes pilotes des trois pays : 80 pour l’axe GES, 30 pour l’eau, 20 pour l’énergie, 13 pour les prairies et 20 pour le bien-être animal. On attend avec impatience le résultat de ces travaux qui seront diffusés aux éleveurs par des fiches techniques, des vidéos et des formations.

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