Des crampes soulagées grâce à l’homéopathie

Un éleveur me consulte pour l’une de ses vaches taries. Âgée de 3 ans, la jeune bête souffre depuis plusieurs mois d’un syndrome spastique au niveau de ses membres postérieurs… des crampes. L’éleveur souhaite essayer de mettre en place un traitement homéopathique.

Je lui demande : « Racontez-moi votre animal ? » J’attends de lui qu’il me parle spontanément de son animal avec ses mots et son ressenti. « C’est un animal très discret. Elle est souvent couchée et présente des difficultés à se relever. C’est apparu progressivement, mais son état s’aggrave. Les crampes sont de plus en plus fréquentes. Elle se déplace difficilement, reste couchée, mange moins et, par conséquent, maigrit. Elle a reçu des traitements à base de phosphore, de vitamine E et de sélénium », m’explique-t-il.

J’entreprends de compléter ses observations et pose quelques questions pour faire le tour complet de l’animal. J’espère ainsi obtenir des symptômes qui caractérisent la manière dont il fait sa pathologie afin de déterminer le remède qui va guérir la vache.

J’apprends que son vêlage a été facile. Depuis l’apparition des crampes, la vache a peur du cornadis et ne vient plus manger par crainte de tomber. L’élev­eur lui donne à manger sur l’aire paillée. Elle se tient de plus en plus à l’écart des autres. Elle se met en mouvement dès que les crampes apparaissent.

Qu’est-ce qui lui fait peur ? « D’avoir une crise lorsqu’elle est au cornadis », me répond l’éleveur. Qu’est-ce qui différencie votre animal des autres du lot ou du troupeau ? « Elle a des lunettes (décoloration des poils autour des yeux). »

Deux premiers remèdes sans évolution favorable

Fort de ces informations, je retiens, dans un premier temps, les symptômes suivants :

le fait que cette vache se tienne à l’écart des autres ;

les crampes au niveau des membres postérieurs ;

le fait qu’elle fasse plus vieille que son âge ;

son poil grisonnant.

Je recherche dans un répertoire informatisé de médecine humaine les rubriques correspondant à ces observations et je prescris un remède en dilution moyenne (9 CH), avec une prise biquotidienne de 5 granules (matin et soir) pendant trois jours. Et je demande à l’éleveur de me tenir informé de toute évolution pendant le traitement ou, au plus tard, huit jours après la prise du remède. Dans un délai plus long que prévu, l’éleveur m’envoie un courriel me signifiant qu’il ne constate aucune évolution favorable. Il m’apprend qu’elle a vêlé sans aide il y a deux jours, qu’elle est traite à part et n’arrête pas de bouger pendant la traite… comme si elle était prise de stress d’être attachée au cornadi­s à ce moment-là.

Je révise mon choix de symptômes et détermine une nouvelle grille de répertorisation  :

caractère réservé ;

mise à l’écart des autres ;

vieillissement prématuré ;

position debout aggravante ;

crampes au niveau des postérieur­s.

Sur cette base, je prescris un deuxième remède sans obtenir plus d’évolution favorable.

Troisième remède salvateur ciblant un symptôme particulier

Le plus surprenant est que cette vache se met en mouvement dès que les crampes apparaissent . Jusqu’alors, je n’avais pas valorisé ce symptôme particulier. Et je découvre dans le répertoire une rubrique qui correspond à cette modalité de la douleur qui conduit l’animal à se mettre en mouvement. Cette rubrique semble correspondre à la manière dont cette vache exprime sa douleur. Grâce au nouveau remède en 9 CH prodigué, son état va enfin s’améliorer progressivement, et de façon nette et durable, signant l’efficacité de la prescription.

Six mois plus tard, j’apprends que la vache se porte bien, mais reste néanmoins, par précautio­n, dans le lot « aire paillée ». Elle a encore des crampes de faible intensité. Je préconise alors à l’éleveur de redonner ce remède en une seule prise, à chaque fois qu’il en ressentira le besoin en observant sa vache.