Savencia et Eurial réduisent ensemble leur empreinte carbone
1 300 adhérents d’Eurial-Agrial fournissent 1,3 milliard de litres de lait à Savencia. Les deux groupes vont plus loin. Ils célèbrent le premier anniversaire de leur partenariat carbone. L’amont laitier représente de 70 à 80 % de l’empreinte du transformateur.
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Le 22 octobre, Savencia et Eurial, la branche lait de la coopérative Agrial, ont invité la presse pour donner un coup de projecteur sur leur partenariat lancé il y a un an. « Nous sommes unis sur un objectif commun qui est la décarbonation de l’activité laitière. Pour le groupe multiproduction qu’est Agrial, le lait constitue un peu plus d’un tiers de son empreinte carbone », indique Sophie Maroulier, directrice responsabilité sociétale de l’entreprise (RSE) d’Agrial.
-35 % à -39 % par rapport à 2019
Fruit de l’histoire, les deux entreprises sont avant tout liées par un contrat de fourniture de lait. Eurial apporte 1,3 milliard de litres de lait (près de 60 % de sa collecte) à l’industriel, qui concentre des fromageries et des unités de produits industriels (poudres) dans le Grand Ouest. Côté Savencia, ce volume représente 36 % de ses 3,6 milliards de litres transformés en France. « L’amont laitier définit 70 % à 80 % de notre empreinte carbone, précise Sophie Godet-Morisseau, directrice des approvisionnements laitiers de Savencia. C’est donc un immense challenge que nous avons décidé de relever ensemble. Pour notre part, c’est la première fois que nous nous engageons sur un tel volume. » Leur ambition de décarbonation est proche : par rapport à 2019, -39 % en 2032 pour Savencia et -35 % en 2035 pour Agrial.
Un plan d’actions sur quatre ans
C’est la coopérative qui pilote le plan d’actions dans le cadre de sa démarche « Nos chemins d’avenir ». Il ne s’adresse pas aux seuls 1 300 producteurs qui approvisionnent les usines de l’industriel mais aussi à ses quelque 3 000 adhérents. Les deux partenaires n’y dévoilent pas la contribution financière de l’industriel. « Elle rentre dans notre relation contractuelle », indiquent-ils seulement. Le plan établi sur quatre ans débute par l’autodiagnostic Carbon’Diag qui porte sur l’ensemble de l’exploitation. « Au moins deux leviers de réduction et un axe principal autour du troupeau laitier doivent être ensuite identifiés », détaille Laurent Gloria, en charge du programme chez Eurial. Il n’est pas attribué à l’éleveur un objectif de réduction.
Une prime d'au maximum 4,50 €/1 000 l
La démarche l’encourage à progresser par des primes d’un montant total de 4,50 €/1 000 l au maximum. « Elles reposent sur les trois indicateurs "litres de lait par jour de vie", "agronomie" et "acides gras dans le lait", encore en construction. » Les règles en sont néanmoins définies : chaque indicateur est divisé en quatre quartiles. Les exploitations y seront réparties en fonction de leur résultat de diagnostic. « Elles perçoivent 1,50 €/1 000 l à la réalisation de Carbon’Diag et, sur chaque indicateur, 1 €/1 000 l si elles sont dans le quartile supérieur et 0,50 €/1 000 l si elles sont dans le deuxième », précise Laurent Gloria. Les indicateurs seront recalculés chaque année. Un bilan des actions engagées sera fait la quatrième année.
À ce jour, 1 200 adhérents d’Eurial-Agrial ont effectué le Carbon’Diag et défini leurs actions. L’objectif est d’atteindre les 100 % engagés fin 2026. « Sur les 1 300 qui fournissent nos usines, 665 le sont déjà », se réjouit Sophie Godet-Morisseau. Baptiste Bourdon (photo) est de ceux-là. Il affiche 0,87 kg brut de CO2 par litre de lait. La moyenne des 1 200 diagnostics s’élève à 0,95 kg brut. Le premier anniversaire du partenariat carbone entre Savencia et Agrial s’est justement déroulé sur son exploitation, le 22 octobre.
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