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Nestlé s’engage dans le lait bas carbone dans le Nord-Est

Olivier Carpentier, adhérent Laitnaa engagé dans la réduction des GES sur sa ferme sur cinq ans, et Charles Léonardi, directeur général du développement durable Nestlé France.

Près de 20 000 fermes sont aujourd’hui engagées dans une démarche lait bas carbone. Dans le Nord-Est, Nestlé déploie sa stratégie, avec, à la clé, un complément de prix mensuel pour les producteurs.

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À l’occasion d’une porte ouverte dans le Nord, au Gaec de la Plaine, Nestlé a dévoilé son programme de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) concernant l’approvisionnement de ses deux sites de transformation français : l’usine de Challerange (Ardennes), dédiée à la fabrication de Ricoré et de capsules Dolce Gusto, et celle de Boué (Aisne), spécialisée en lait infantile. « Ce programme va contribuer à nos objectifs de réduction de 50 % de nos émissions à échéance 2030 », explique Béatrice Marie-Le-Gall. La directrice approvisionnements durables de Nestlé France rappelle que les deux tiers des émissions proviennent de la production de la matière première, ce qui n’empêche pas de mettre en place des mesures au niveau de ses deux usines, telles que l’installation de chaudières à biomasse.

Cinq coopératives engagées

Cinq coopératives ont signé un accord de partenariat : l’Union laitière du Nord-Est, l’Union de producteurs de lait des Vosges, Biolait, l’Union laitière de la Meuse et Laitnaa. Elles livrent un total de 100 Ml de lait à l’industriel qui s’est désengagé de la collecte depuis 2008. Pour les éleveurs, ce programme bas carbone, initié début 2022, s’appuie sur un diagnostic initial personnalisé, associé à un plan d’action élaboré avec un conseiller (contrôle laitier, chambre d’agriculture ou BTPL), suivi d’un bilan à mi-parcours et d’un diagnostic final au terme des cinq ans d’engagement. Nestlé finance intégralement cet accompagnement et verse une prime de 1 000 € en fonction de l’évolution des résultats. « L’idée est que 80 % des approvisionnements en lait soient concernés par la démarche. À date, nous sommes à 50 %. »

Jusqu’à 11,50 € de bonus sur la paie de lait

La coopérative de collecte Laitnaa est le premier fournisseur de l’industriel, qui est aussi son premier client avec 40 % de ses débouchés (230 Ml). Son conseil d’administration a décidé de verser pendant trois ans un bonus de 5 €/1 000 litres sur le prix du lait pour accompagner le mouvement. « Il s’agit d’une orientation stratégique dans le cadre de la négociation de nos contrats commerciaux, souligne Régis Tricoteaux, vice-président de la coopérative. 48 % des adhérents, pour 62 % de nos volumes, sont d’ores et déjà engagés dans la démarche. C’est à la fois un atout et une sécurité pour nos débouchés à long terme, à condition que les éleveurs soient rémunérés de leurs efforts. »

Dans le cadre du partenariat avec Nestlé, le paiement de bonus sur le prix du lait est prévu selon une grille multicritère individualisée : « Le bonus versé aux producteurs de lait va de 3,30 €, jusqu’à 11,50 €/1 000 litres, précise Béatrice Marie-Le-Gall. Il est calculé en fonction de l’ampleur des progrès réalisés, mais aussi du niveau de départ, pour ne pas pénaliser ceux qui avaient initialement un faible niveau d’émission et donc un potentiel de baisse réduit. » Pour Nestlé, ce programme à vocation à communiquer auprès des consommateurs – à l’instar du programme Sols Vivants pour ses approvisionnements en céréales – avant d’envisager le développement d’autres programmes additionnels de type financement de l’agroforesterie, gestion des effluents…

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