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Un examen clinique avant une prise en charge de la cétose

Photo 1 : auscultation au stéthoscope.

Dans le cadre du suivi post-vêlage au Gaec Gardanes, à Astillé en Mayenne, Julie Sailla, vétérinaire à la clinique Sud-Mayenne, détaille l’examen clinique préalable à la prise en charge d’une vache en cétose.

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L’intervention de la praticienne commence par une observation de l’état général de la vache : rumine-t-elle, a-t-elle les yeux enfoncés (signe de déshydratation), suivie d’une prise de la température (38,2 °C). Une fouille vaginale permet ensuite de contrôler la bonne évacuation des poches et un rapide contrôle de la mamelle d’identifier une mammite (étape pouvant être complétée par un test CMT et une bactériologie).

L’auscultation au stéthoscope (photo 1) vise à déceler un déplacement de caillette, ou un dysfonctionnement ruminal. La praticienne déplace aussi la capsule pour déceler un rythme cardiaque ou respiratoire anormal.

Le prélèvement d’urine (photo 2), à l’aide d’un cathéter introduit dans la vessie, révèle à l’analyse (photo 3) une remontée du pH proche de 8, signe d’une Baca positive nécessaire pour une vache en production.

C’est la prise de sang (photo 4) qui va révéler, lors de l’analyse (photo 5), une teneur en corps cétonique (BoH) élevée de 1,3 mmol/litre (au maximum 1,1 en première semaine) et une glycémie basse de 54 mg/l (objectif de 60 à 80 mg). Ces résultats orientent vers une cétose dite « de type 1 », c’est-à-dire liée à une mobilisation excessive des réserves corporelles.

30 litres administrés en moins de cinq minutes

Après la pose du licol (photo 6), la praticienne introduit la sonde dans l’œsophage jusqu’au rumen, sur une longueur d’environ 1,20 m.

Puis elle la fixe au nez de la vache à l’aide de la mouchette (photo 7). Le risque principal est d’administrer la solution dans les poumons, en passant par la trachée (dans ce cas, on peut observer des mouvements d’air ou une toux de l’animal).

Le contrôle de la position intraruminale se fait en écoutant l’embouchure de la sonde, le « glouglou » du rumen est audible (photo 8), le passage de la sonde est aussi visible à gauche de l’encolure (photo 9). La sonde est ensuite montée sur la pompe, pour un premier pompage à l’eau claire de vérification : la vache est tranquille, elle mastique, signe que la sonde est bien en place et l’opération indolore.

Le pompage énergique stimule la motricité ruminale (photo 10). Près de 30 litres d’un drenche mis au point par la clinique (contenant des précurseurs du glucose et de la niacine pour limiter la mobilisation des graisses) seront administrés en moins de cinq minutes.

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