Encore quelques pas pour améliorer le bien-être animal
Si les résultats de l’outil de diagnostic du bien-être animal Boviwell sont déjà très bons dans les fermes laitières, il reste encore quelques petites marges de progression possible.
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« Fin 2024, 73 % des fermes laitières ont passé le diagnostic de bien-être animal Boviwell », affirmait Nadine Ballot, responsable du service sciences et techniques au Cniel, le 25 février, au Salon de l’agriculture. Boviwell s’intègre à la Charte des bonnes pratiques d’élevage, exigées par les laiteries pour collecter le lait. « 81 % des troupeaux laitiers ont un résultat “excellent” (57 %) ou “supérieur” (24 %), 18 % sont “en progression” et 0,9 % “non classé”», explique-t-elle.
Des résultats très bons donc mais avec encore une marge de progrès pour certains. « L’un des critères à améliorer reste l’abreuvement par exemple, avec 13 % des fermes qui présentaient un nombre de mètres linéaires d’abreuvement insuffisant (6 cm/vache). Cela ne veut pas dire que les vaches ne boivent pas assez, mais cela signifie qu’il y a peut-être de la compétition pour accéder à l’eau », continue-t-elle. Benoît Gavelle, représentant de la CNE à la gouvernance Charte des bonnes pratiques d’élevage Boviwell, fait remarquer de son côté que « certaines références techniques de Boviwell sont différentes de celles données par les fournisseurs ».
L’intérêt de cet outil réside donc bien dans l’échange entre le technicien et l’éleveur pour améliorer les pratiques. Les autres thèmes d’amélioration portent sur les boiteries et les infections mammaires, « en recrudescence ces derniers mois », précise Nadine Ballot qui s’interroge sur un possible lien avec la FCO-MHE.
Des objectifs de résultats, pas de moyens
Boviwell, lancé officiellement en 2022, a été conçu avec des experts du bien-être animal et différents acteurs de la filière au sein de l’interprofession. Cet outil de mesure du bien-être est fondé sur des indicateurs objectifs (propreté de l’animal, nombre de logettes, test d’évitement, etc.) et réalisé par un conseiller extérieur formé à la démarche. « Près de 500 conseillers ont été formés », confirme Benoît Gavelle, avec un financement interprofessionnel.
« Les indicateurs déterminés sont facilement observables et mesurables, centrés sur l’animal et présentent un intérêt technico-économique pour l’élevage », continue-t-il. Ces derniers respectent, entre autres, les cinq libertés fondamentales de l’animal qui sont : absence de faim, de soif et de malnutrition, absence de peur et de détresse, absence de stress physique ou thermique, absence de douleurs, lésions et maladies, liberté d’expression d’un comportement. « Le bien-être animal ne doit pas être un outil de segmentation », précise Benoît Gavelle. Il explique l’importance d’un socle commun pour toute la filière, « sans orienter vers un système de production particulier. Boviwell affiche des objectifs de résultats, pas de moyens ». D’ici la fin 2025, le Cniel espère 100 % des élevages laitiers diagnostiqués.
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