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Opportunité « Nous avons économisé près de 50 000 € en installant une salle de traite d’occasion »

Opportunité. En mai 2021, le Gaec Le Marais Vert a installé une salle de traite ayant déjà fonctionné quinze ans chez un autre éleveur. Un choix économique qui a permis aux trois associés de disposer d’un matériel performant pour un prix intéressant.

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Les associés du Gaec Le Marais Vert, en Vendée, utilisait un robot de traite Lely A2 depuis 2006. Mais, à l’été 2020, leur concessionnaire leur annonce que très prochainement, il n’assurera plus de contrat de maintenance pour ce modèle désormais trop ancien. La seule option proposée par le vendeur est le remplacement du robot par une version plus récente, de type A4 ou A5. « Ce fut une très mauvaise nouvelle pour nous, confie Nicolas Robard, associé avec ses parents Nelly et Jean-Jacques. Nous n’envisagions absolument pas de continuer à travailler avec ce robot sans solution fiable pour la maintenance. Mais réinvestir dans un autre modèle était beaucoup trop cher, y compris avec un robot d’occasion. Nous avons alors réfléchi à l’installation d’une salle de traite. »

Un marché bien fourni

À l’époque, l’exploitation commençait sa conversion au bio. Arrêter le robot était une option déjà envisagée pour développer davantage le pâturage. De plus, l’astreinte mentale vingt-quatre heures sur vingt-quatre devenait de plus en plus pesante pour les associés. Ils contactent alors différents fournisseurs locaux, mais les devis pour une salle de traite neuve se révèlent beaucoup trop élevés. La concession Allin-Agri leur suggère d’installer une machine d’occasion. En effet, avec le nombre relativement élevé d’exploitations qui, chaque année, arrêtent la production de lait, ce marché est bien fourni. Il suffit de consulter les annonces en ligne pour s’en rendre compte. Le commercial leur propose de visiter plusieurs équipements encore installés chez des éleveurs. « Nous avons trouvé notre salle de traite à une cinquantaine de kilomètres de chez nous, ajoute Jean-Jacques Robard. C’est un modèle Euro Comfort de deux fois huit places en traite par l’arrière, de chez GEA. Elle nous plaisait, car elle comportait peu d’électronique, rendant dès lors la maintenance plus simple. L’ancien propriétaire l’avait visiblement très bien entretenue, car tout était en parfait état. La présence de coffres enInox couvrant les éléments décrocheurs a permis aux équipements de bien vieillir. L’exploitant avait également changé les griffes deux ans auparavant pour les remplacer par des modèles légers. »

Autoconstruction

Très rapidement, le choix se porte sur cette machine. Jean-Jacques et Nicolas Robard confient le démontage et la réinstallation au concessionnaire Allin-Agri et se réservent tous les aménagements et la maçonnerie. Pour l’implantation, le Gaec choisit de convertir un bâtiment récent situé le long du couloir d’alimentation de la stabulation et servant jusqu’alors au stockage de fourrage. Aménager ce hangar semblait en effet la meilleure option car l’espace disponible était suffisant tandis que les travaux nécessaires à ce nouvel aménagement ne perturberaient pas le fonctionnement quotidien de l’atelier lait. La principale difficulté fut d’optimiser la circulation des animaux et du matériel. Le chemin reliant la stabulation à l’aire d’attente croise en effet la sortie du couloir d’alimentation. « Nous avons organisé les déplacements en conséquence, mais ce ne fut pas une grosse contrainte, estime Jean-Jacques. Le chemin jusqu’à la salle de traite étant bétonné, nous le raclons environ une fois par semaine, car il se salit assez peu. » Au départ, le tank devait rester dans l’ancienne laiterie située à côté du robot, au cœur de la stabulation. Cela supposait de poser un lactoduc d’une vingtaine de mètres de longueur passant au-dessus du couloir d’alimentation et des animaux. Mais l’installateur leur a vivement déconseillé cette solution, estimant que la canalisation comporterait trop de coudes, avec des risques de dépôts et de contaminations. Les associés ont finalement suivi son avis en bâtissant un nouveau local pour le tank, juste à côté de la salle de traite.

Pour la construction du parc d’attente, des quais et de la fosse, les associés se sont largement inspirés de la salle de traite d’origine en reprenant toutes les cotes. L’ancien éleveur les a aidés en leur indiquant ce qui pouvait être amélioré. Ainsi, la pente du quai a été portée à 7 % vers l’extérieur pour inciter les vaches à écarter les pattes, rendant le pis plus accessible. Une marche a été créée en sortie pour que les animaux libèrent plus vite la stalle. Les tubulaires du parc d’attente proviennent également de chez l’ancien éleveur.

Garantie d’un an

Le concessionnaire a remis à neuf toutes les pièces d’usure (manchons, tuyaux souples, joints…). De son côté, le Gaec a fait ajouter un doseur automatique de lessive, car la version d’origine n’en avait pas, ainsi qu’un mini-compresseur pousse-lait pour accélérer la vidange en fin de cycle. Toute l’installation bénéficie d’une garantie d’un an. « Au total, l’équipement nous est revenu à 50 000 €, précise Nicolas. C’est un très bon prix pour une installation en traite par l’arrière de 2 x 8 places. En neuf, nous nous serions sans doute limités à 2 x 6 ou 2 x 7. Le meilleur devis était à l’époque de 85 000 € mais pour une version moins bien équipée. Une salle de traite neuve, équivalente à la nôtre revenait à environ 100 000 €. Nous avons donc économisé près de 50 000 €. Notre remboursement mensuel est aujourd’hui équivalent à ce que nous payions auparavant pour le contrat de maintenance du robot ! » Le retour à la salle de traite semble également une bonne option sur le plan technico-économique. La part du pâturage a plus que doublé depuis la nouvelle organisation. Le Gaec espère cette année atteindre un coût de concentré inférieur à 60 €/1 000 l, alors qu’il était auparavant de 90 €/1 000 l.

Denis Lehé

© Denis Lehé - Capots. L’installation disposait à l’origine de capots de protection en Inox et l’ancien propriétaire avait très bien entretenu son matériel.Denis Lehé

© Denis Lehé - tMaçonnerie. Les associés ont réalisé toute la maçonnerie en auto-construction en reprenant les cotes de la salle de traite d’origine.Denis Lehé

© Denis Lehé - Quai.Sur les conseils de l’ancien propriétaire, les éleveurs ont amélioré quelques points en augmentant par exemple la pente du quai.Denis Lehé

© Denis Lehé - qTubulaires. Les tubulaires de l’aire d’attente ont également été rachetés d’occasion à l’exploitation d’où provient la salle de traite.Denis Lehé

© Denis Lehé - Griffes. Deux ans avant d’arrêter le lait, l’ancien propriétaire avait remplacé les griffes par des modèles plus légers.Denis Lehé

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