Dominique Davy, président de France Conseil Élevage « IL FAUT PROMOUVOIR UN CONSEIL INDÉPENDANT AUX ÉLEVEURS »
Cet éleveur de limousines a le souci de la technique efficiente à coût maîtrisé. Des objectifs qu'il juge plus faciles à atteindre en groupe.
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J e saurais encore traire des vaches s'il en était besoin ! », dit-il avec un sourire. Sur son élevage, il n'a que des mères limousines (une centaine et la suite), mais Dominique Davy n'est pas dépaysé parmi les éleveurs laitiers, majoritaires au conseil d'administration de FCE (France Conseil Élevage) qu'il préside depuis 2010 ! « Après des études agricoles et une maîtrise en élevage aux Trinottières, j'ai fait des stages au Québec, dans de grandes exploitations laitières… » Il consolidera son expérience en France dans d'autres élevages, notamment dans les Vosges… où il rencontre Fabienne, sa future épouse. De retour à Daumeray (Maine-et-Loire), Dominique saisit l'opportunité d'une ferme disponible pour s'installer à 26 ans. « Tout était à faire : il n'y avait qu'un vieux bâtiment, la maison était mal en point… » Vingt ans plus tard, le lieu est devenu coquet, les vastes stabulations bardées de bois bien intégrées dans le paysage… et confortables pour les hommes et les bêtes. En visite sur la ferme en 2009, le président Sarkozy pourrait en témoigner !
ENGAGÉ.
Très vite, Dominique s'engage. Douzième de douze enfants, il a de qui tenir il est vrai : son père, d'abord agriculteur puis directeur d'école, ne fut-il pas, cinq mandats durant, maire de la commune ? Dominique, lui, s'investit d'abord dans les Cuma. Il en devient administrateur départemental, convaincu du triple intérêt – technique, économique et humain – de la formule. Aujourd'hui encore, l'exploitation qu'il conduit désormais en EARL avec son épouse ne possède qu'un tracteur de vingt ans et 50 ch. Il montre en revanche avec fierté le parc et les couloirs de contention qui permettent aux deux époux de travailler vite… et en sécurité. « Je ne comprends pas ceux qui préfèrent acheter un 150 ch et toujours manipuler les bovins à l'ancienne… »
SANS OeILLÈRES.
Ce goût de la technique efficiente n'est pas étranger à son entrée chez Bovins Croissance puis, après la fusion avec le Contrôle laitier, dans leur structure commune, Bovicap Conseil dont il devient président. Cette responsabilité l'a conduit au conseil d'administration de FCE. « Lait ou viande, qu'importe. Le travail en équipe permet de partager les compétences et les objectifs » qu'il résume ainsi : « Il faut développer un conseil indépendant, générateur d'économies pour les éleveurs. Toutes nos initiatives vont dans ce sens. » L'homme, plutôt discret, a des atouts pour cette mission. « C'est quelqu'un de méthodique, capable d'écouter longtemps avant de prendre la parole, et sans oeillères », remarque Christiane Lambert, qui le côtoie au sein du réseau Farre, rejoint par la ferme en 2006 : « Nous aimons partager avec nos concitoyens ; c'est cela qui nous a séduits chez Farre. » C'est aussi pourquoi, chaque saison, il est aux côtés d'autres habitants de Daumeray l'un des acteurs de la pièce écrite par son père : « Rouget le braconnier », vue en quarante-trois ans par plus de 110 000 spectateurs.
GWENAËL DEMONT
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