Un Itep au TNLA
Une équipe de l’institut thérapeutique éducatif et pédagogique (Itep) de Grèzes sera une nouvelle fois candidate au Trophée national des lycées agricoles, dans le cadre du Salon de l’agriculture. Un beau challenge.
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L’établissement de Grèzes (Aveyron) s’est fait une petite réputation dans le milieu des Itep en amenant plus de dix fois ses élèves de Capa au Trophée des lycées, avec parfois un beau classement devant des écoles d’ingénieurs et des BTS. Les Itep ont pour vocation d’accueillir des enfants, des adolescents ou de jeunes adultes qui, malgré leur potentiel, ne s’épanouissent pas dans les cursus scolaires classiques. Ils trouvent dans ces établissements l’accompagnement personnalisé dont ils ont besoin avec une équipe pluridisciplinaire d’enseignants, de médecins et de psychologues. À Grèzes, cinq formations professionnelles sont accessibles : cuisine, mécanique, peinture, horticulture et agriculture. Ce sont les six élèves actuellement en classes de Capa que nous avons rencontrés mi-janvier, en plein entraînement avec leur vache Marquise, une superbe simmental de trois ans, au caractère bien trempé. « C’est moi qui ai choisi cette vache, non pas pour sa docilité, mais sur les critères de l’OS, car nous espérons qu’elle puisse être sélectionnée pour le concours de Paris », explique Serge Grasset, responsable du troupeau. Maxime, 17 ans, qui a commencé le dressage, sera chargé de conduire la vache sur les épreuves.
Des bonnes notes en manipulation
Les élèves de Grèzes ont souvent été très à l’aise avec leur animal lors des précédentes éditions, obtenant ainsi de bonnes notes dans l’épreuve de manipulation. C’est le résultat de leur présence régulière sur l’exploitation de l’établissement. Ils y passent environ douze heures par semaine, en participant aux différents travaux de l’élevage. Et ils se font aussi la main sur des concours : au Départemental simmental et au Sommet de l’élevage où le troupeau est régulièrement représenté. « Travailler avec les animaux est très motivant pour ces jeunes. Cela leur permet de se responsabiliser. Les autres épreuves sont peut-être moins stimulantes mais ils finissent par se prendre au jeu. Ils ont une grosse capacité à progresser quand ils sont motivés. Ils sont aussi très débrouillards », explique Jean-Louis Joie, enseignant. C’est avec l’équipe pédagogique que l’affiche et le compte Facebook, autres épreuves du TNLA, ont été créés. Les sujets ne manquent pas avec notamment la participation de l’équipe à l’organisation du National de la race aubrac et de l’enduro VTT de Laissac. Venir à Paris, au Salon de l’agriculture, sera évidemment un grand moment, stressant aussi. « C’est un challenge pour ces jeunes de prendre la parole avec un micro au milieu du grand ring, cela fait partie de leur apprentissage. Et puis le TNLA leur fait rencontrer d’autres élèves. Ils reviennent avec davantage de confiance en eux. Ils ont vu qu’ils étaient comme les autres », ajoute Serge. Il faudra aussi penser aux moments de détente. « On aimerait bien pouvoir visiter Paris et si possible faire un tour au Sima : les belles machines, ça nous plaît aussi. »
Dominique GrémyPour accéder à l'ensembles nos offres :