David Dupassieux, passionné de sélection « RETOUR SUR LE PLANCHER DES VACHES ! »

Au sein de l'entreprise de sélection de la race montbéliarde, David Dupassieux gérait un budget de 5 millions d'euros et une douzaine de personnes. Il a vécu cette période exaltante de la mise en place de la génomique et du sexage des semences. Et le challenge collectif a réussi.

TERRIEN. « Aujourd'hui, les semences sexées représentent plus de 22 % des IA en race montbéliarde et 40 % de celles des génisses en première IA. » Le retour de David à la ferme n'a pas surpris Marc, son père. « Dans notre famille, nous sommes des terriens. Mais avant de nous installer, nous allons voir ailleurs. » Lui-même a d'abord été jardinier paysagiste, son père, François, enseignant en MFR avant de reprendre l'exploitation. Même si David a toujours gardé un pied à la ferme, revenir n'était pas une fin en soi. « Mon père allait prendre sa retraite. Il y avait là une opportunité. Je savais que ça fonctionnerait avec mon oncle et ma tante, Michel et Astrid, associés du Gaec. »

Le système de production tout en herbe, sans engrais, ni pesticides, lui convenait bien.

CHALLENGE. « En filière abondance, le lait permet de vivre correctement et le cahier des charges est en lien avec mes valeurs : vie d'un territoire, fabrication traditionnelle, durabilité, autonomie alimentaire. » Avec l'aménagement d'une salle de traite 2 x 5 tandem automatique et Dac, l'ancien technicien a apporté quelques méthodes dans le fonctionnement du Gaec : réunion hebdomadaire, réalisation d'un budget de trésorerie sur Excel avec sa tante... Épanoui au milieu de ses vaches, David contribue depuis trois ans au challenge collectif du syndicat de fromage abondance : il constitue un noyau de vaches du même nom au sein du troupeau. « Nous travaillons par transfert d'embryons issus de mères à taureaux. Nous gardons les femelles et si tout va bien, l'un des veaux mâles que nous avons fait naître devrait figurer au prochain catalogue du schéma de sélection. Nous n'avons fait que les porteurs. »

EFFICACITÉ. Il est heureux d'utiliser les produits des méthodes mises en place par Michel Tissier en race montbéliarde dès les années 1990. « Les femelles souches seront inséminées en semences sexées et leurs filles génotypées, c'est l'efficacité même. » Administrateur chez Umotest, David Dupassieux constate également avec satisfaction que la station des donneuses d'embryons de Ceyzériat (Ain) fonctionne bien. Il en avait piloté la création en 2014. Il apprécie aussi d'avoir plus de temps à passer en famille. « Je fais plus d'heures mais elles sont plus légères. Je suis là pour les devoirs de mes enfants. Mon objectif est d'atteindre une charge de travail de 50 heures par semaine en routine. Pour rester connecté au rythme et niveau de vie de la société, je compare nos résultats aux indicateurs européens du temps de travail maximum et de rémunération horaire. »

ANNE BRÉHIER