Levier n°2
Pour une plus grande autonomie en concentré
31/05/20183 min de lecture
En élevage bovin laitier, l’optimisation de la quantité de concentrés distribuée est sans conteste le levier technique le plus accessible et le plus efficace pour gagner en autonomie. Il n’induit pas de baisse importante des performances laitières, permet de mieux valoriser la ration de base et les fourrages et fait faire de substantielles économies. Voici comment le mettre en place/oeuvre.
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Concentrés de production : faire la chasse au gaspillage
Un apport de concentrés de production bien pesé En ration semi-complète, les vaches laitières produisant au-delà du niveau couvert par la ration de base reçoivent des concentrés de production en plus. C’est cet apport qui peut être réduit dans de nombreux élevages, selon la recommandation suivante : 1 kg de concentré de production pour 3 à 6 kg de lait/jour, dans la limite de 6 kg de concentrés/jour/VL.
Partir sur de bonnes bases Réduire l’apport de concentrés de production ne peut s’envisager que si : - la ration de base est équilibrée, avec un niveau protéique de 95 – 100 g de PDI/UFL ; - les fourrages distribués sont de bonne qualité (valeurs alimentaires et ingestibilité) ; - les fourrages sont distribués à volonté (constater la présence de refus) ; - les stocks fourragers sont suffisants : prévoir 400 kg MS de fourrage en plus par tonne de concentré distribuée en moins. A ces conditions, la diminution du concentré de production n’a aucune incidence sur la fertilité, la santé des vaches, ni sur la reprise de la production laitière. A quels impacts s’attendre sur les performances laitières ? Avec la réduction de la quantité de concentrés de production, les vaches ingèrent plus de fourrages mais l’apport énergétique total est moindre. En conséquence, le niveau de production laitière baisse et le taux butyreux augmente, plus ou moins en fonction de la situation initiale (voir tableau 1) et de la quantité de concentrés retirée de la ration.
A quels impacts s’attendre sur les performances laitières ? Avec la réduction de la quantité de concentrés de production, les vaches ingèrent plus de fourrages mais l’apport énergétique total est moindre. En conséquence, le niveau de production laitière baisse et le taux butyreux augmente, plus ou moins en fonction de la situation initiale (voir tableau 1) et de la quantité de concentrés retirée de la ration.
Tableau 1 : Effets de la diminution de 1 kg de concentré de production/VL/jour sur l’ingestion et les performances laitières, en fonction de la composition de la ration initiale
Les effets sont plus prononcés avec des rations à base d’ensilage de maïs, notamment parce que l’ingestion augmente plus. Plus l’apport initial de concentrés est important (> 200 g/kg de lait en système ensilage ou pâturage ou > 300 g/kg de lait en système foin), moins l’effet de la baisse d’apport de concentré se fait ressentir sur les performances laitières.
Un gain économique garanti L’impact économique d’une telle pratique est le plus souvent positif, mais très variable d’une exploitation à l’autre, en fonction de la quantité de concentré retirée, de la qualité des fourrages distribués et du potentiel génétique des vaches. Cependant, lorsque l’apport de concentré est supérieur à 250 g de concentré/litre de lait, des gains de 15 à 25 €/1000 litres sont à attendre pour une réduction de 1 à 2 kg de concentré/VL/jour.
Faire la chasse aux kilos de concentrés pas ou peu efficients peut donc se révéler très rapidement gagnante. Reste à surmonter une difficulté d’ordre psychologique : se convaincre que le maximum de production par vache ne correspond pas nécessairement à l’optimum économique, tout particulièrement en période de crise laitière.