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LACTALIS - UNELL Une médiation cruciale pour Égalim

Les manifestations se sont succédé en j poanvierur faire pression sur Lactalis. Ici, Thierry Roquefeuil, président de la FNPL, à Domfront (Orne) le 24 janvier.

Prix du lait. Le conflit entre Lactalis et l’Unell sur le prix du lait a fait l’actualité en janvier. Une nouvelle médiation devait débuter le 25 janvier dans l’espoir de trouver une solution durable.

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Il n’a échappé à personne que le prix du lait de Lactalis a décroché en 2023. Selon notre observatoire, il s’établit autour de 453 €/1 000 l en moyenne en 2023 en Bretagne, soit 17 € de moins que Sodiaal. L’écart entre les deux ne cesse de se creuser et s’élève à 37 € en janvier. Lactalis a beau jeu de mettre en avant une hausse de 30 % en deux ans. C’est vrai. Mais il était juste normal de prendre en compte l’inflation des coûts de production et les autres laiteries ont fait de même. Le désaccord sur le prix de janvier survient alors que, déjà, une médiation avait été nécessaire pour fixer celui du quatrième trimestre 2023. L’Unell note un durcissement de la position de l’industriel qui refuse de prendre en compte la hausse des coûts de production des éleveurs. Mais elle reconnaît aussi sa volonté de préserver la relation avec les OP, comme l’illustre sa demande de médiation pour trouver un accord sur le prix du premier trimestre.

Faire respecter les lois et les contrats

Mais pour l’AOP, qui a refusé cette médiation, l’enjeu va bien au-delà de ce seul prix. « L’Unell a, à son tour, saisi le médiateur sur deux sujets : le respect d’Égalim et celui de l’accord-cadre », explique Yohann Serreau, président de l’Unell. En effet, il reproche à Lactalis d’avoir fixé le prix de revient de la matière première agricole (MPA) sans accord avec les OP ce qui est contraire à la loi Égalim. L’enjeu est de taille puisque cette MPA doit être sanctuarisée dans le cadre des négociations commerciales avec la distribution. De plus, faute d’accord au Cniel sur la valorisation beurre-poudre, Lactalis a retenu la valeur calculée par la Fnil alors que le contrat-cadre prévoit que dans ce cas, les deux parties doivent s’entendre sur le choix d’un indicateur reconnu.

Lactalis a finalement accepté les conditions de médiation de l’Unell et ce sont donc ces deux points qui devaient être discutés à partir du 25 janvier. L’issue sera révélatrice de l’importance accordée au respect d’Égalim, qui concerne tous les producteurs. Les premiers échos sur les négociations commerciales dénoncent un refus de certains distributeurs de sanctuariser la MPA alors que la loi les y oblige. D’ailleurs, Yohann Serreau a pu constater fin 2023 que contrairement aux années précédentes, les GMS n’ont pas souhaité rencontrer l’Unell pour en discuter.

Lactalis pense d’abord aux consommateurs

Malgré tout, le soutien des syndicats, qui se sont mobilisés ces dernières semaines, a permis de mettre le sujet sur la table. La FNPL a interpellé le ministre de l’Économie Bruno Le Maire, dans une lettre ouverte le 23 janvier, lui reprochant d’avoir affaibli Égalim, et donc les perspectives de prix des éleveurs, pour réduire la hausse des prix alimentaires dans les rayons.

Dans ses communiqués de presse, étonnam­ment nombreux en janvier, Lactalis insiste sur la nécessité de « contenir l’érosion des volumes de ventes de produits laitiers en France ». « L’évolution du prix du lait doit être juste pour que les produits laitiers restent accessibles aux consommateurs. » La pérennité de la filière en dépend, selon l’industriel. Pas un mot sur le recul de la production laitière et le découragement des éleveurs, comme si Lactalis n’avait aucune inquiétude quant à son approvisionnement futur en lait.

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