INTRACARE Le Hoot-Fit, efficace pour contrer la Mortellaro... mais sous conditions

L'ÉCOLE VÉTÉRINAIRE DE NANTES (ONIRIS), l'Inra, l'Institut de l'Elevage, les GDS et les GTV de Bretagne- Pays de la Loire ont mené une expérimentation d'envergure sur la dermatite digitée (ou maladie de Mortellaro). Son ambition : identifier les facteurs expliquant que certains réussissent à maîtriser ce fléau des grands troupeaux, et d'autres pas. Cette étude, réalisée de novembre 2009 à octobre 2010, a porté sur cinquante-deux élevages et mobilisé quatorze personnes. Ce travail a aussi permis d'étudier l'intérêt d'une désinfection collective, en plus de traitements individuels sur les dermatites repérées par les éleveurs. Cela avec deux modalités : pulvérisation ou pédiluve. D'où l'option du Hoof-Fit d'Intracare, seul produit permettant ce choix. Il a un autre intérêt. Composé de chélates de cuivre et de zinc, et d'extrait d'aloe vera, il est sans formol ni sulfate de cuivre.

Les cinquante-deux troupeaux ont été répartis en quatre groupes, dont le témoin se contentant de traiter au cas par cas par voie antibiotique. À savoir pour tous les troupeaux : spray d'oxytétracycline deux fois à quinze secondes d'intervalle, renouvelé au bout de quarante-huit heures.

Pour les trois autres groupes pratiquant, en plus de ce traitement individuel classique, une désinfection collective, différentes fréquences d'application étaient testées. Pour le premier, désinfection en salle de traite par pulvérisation (Hoof-Fit Pulvé dilué à 50 %) sur les pattes arrière, deux jours espacés de quatre jours toutes les deux semaines pendant six mois. Pour les deux autres groupes, utilisation d'un pédiluve (Hoof- Fit Pédiluve dilué à 5 %) placé en sortie de salle de traite, en traitant sur deux jours consécutifs à chaque traite. Tous les quinze jours pour le premier, toutes les quatre semaines pour le second… là aussi pendant six mois. Détail d'importance : avant chaque pulvérisation ou passage au pédiluve, les pieds étaient préalablement lavés au jet d'eau à moyenne pression depuis la fosse de traite.

De ces observations, il ressort que la propreté des pieds joue un rôle clé sur le contrôle de la Mortellaro. Dans les troupeaux où plus de 50 % des pieds sont sales à très sales (notés 3 ou 4 sur une échelle de 1 à 4), les pieds arrière sains ont 2,4 fois plus de risques d'être atteints et les pieds atteints ont 1,4 fois moins de chances de guérir, que dans les troupeaux où 25 % des pieds obtiennent la même note.

UN PRÉALABLE À TOUT TRAITEMENT : LA PROPRETÉ DES PIEDS

Logique : « Quand les pieds restent en contact prolongé avec de la bouse ou stagnent dans des zones humides, la peau est fragilisée et plus sensible à l'infection. De plus, la présence de matière organique sur les lésions empêche les traitements ou les désinfectants d'agir », explique Anne Relun, de l'Institut de l'Elevage. Le contrôle de la dermatite digitée commence donc avant tout par des animaux évoluant sur des sols nettoyés très régulièrement.

Second facteur de poids : la prévalence initiale de la maladie. Si plus de 10 % des pieds arrière sont atteints au départ , le risque de nouvelles lésions est multiplié par 2,1 par rapport à un troupeau où moins de 10 % des pieds sont touchés.

DÉSINFECTER OUI, MAIS À LA BONNE FRÉQUENCE

Après la propreté des pieds, le parage et la désinfection collective viennent ensuite dans la hiérarchie des facteurs de maîtrise. Dans cette étude, les pieds parés avaient 1,8 fois moins de risques d'être touchés que ceux non parés. « Le parage permet de rétablir les aplombs et de recréer le creux axial, limitant l'accumulation de matières fécales dans l'espace interdigité. C'est aussi le moment idéal pour détecter et soigner les lésions », rappelle Anne Relun. La désinfection collective a aussi son efficacité, mais seulement sous réserve de choisir la bonne fréquence. Peu importe qu'on pulvérise ou utilise le Hoof-Fit en pédiluve, l'important est de le faire au moins pendant deux jours toutes les deux semaines. Le même désinfectant utilisé seulement toutes les quatre semaines est sans efficacité. Cette étude a révélé d'autres facteurs jouant sur le contrôle de la Mortellaro. Ainsi, le risque de nouvelles lésions est multiplié par 1,9 si l'on conduit des vaches prim'holsteins plutôt que des normandes. Il en est de même s'il s'agit de vaches hautes productrices (risque multiplié par 1,7).

JEAN-MICHEL VOCORET