VETGPS UN LOGICIEL POUR IDENTIFIER LES MALADIES
Ce nouvel outil donne aux éleveurs les clés d'une bonne observation des animaux malades. Le VetGPS identifie la pathologie la plus probable et permet d'adapter la réaction au problème
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J'AI SUIVI LA FORMATION ÉLEVEUR INFIRMIER, MAIS JE VOULAIS ALLER PLUS LOIN, développer un dialogue plus constructif avec mon vétérinaire », raconte Bertrand De forge, éleveur à Bourgon (Mayenne). Souvent pressé, il pratique un peu d'auto médication, à l'instar de beaucoup d'éleveurs. « Je veux le faire bien, et savoir quand il est nécessaire d'appeler mon vétérinaire. »Son objectif est donc d'abord d'avoir des animaux bien soignés. Bertrand ne cherche pas forcément à réduire les frais vétérinaires.
Dans cet esprit, il a été tenté quand le Clasel lui a proposé de tester le logiciel VetGPS. Ce tout il a été conçu par un vétérinaire, Gérard Argenté, dans le but d'aider les éleveurs à mieux identifier les problèmes sanitaires dans leurs troupeaux. Il les guide dans l'observation des animaux de façon à repérer les signes caractéristiques des différentes pathologies. Au bout du processus, le logiciel indique la maladie suspectée et donne un taux de concordance. Celui-ci est fondé sur les symptômes spécifiques de la maladie, que l'éleveur a observés ou non. Il peut ainsi compléter l'examen et vérifier ce qui aurait pu lui échapper. Le logiciel répertorie quatre cents pathologies présentées sous forme de fiches. L'éleveur y trouve d'abord un descriptif de la maladie et de ses symptômes. La fiche donne aussi des informations sur les risques encourus et sur la réaction conseillée. L'éleveur saura, par exemple, si la maladie est contagieuse ou non. En fonction de l'évolution probable, il verra s'il y a urgence à alerter son vétérinaire et à traiter l'animal. Il connaîtra les méthodes de traitement et les éventuelles mesures de prévention existantes.
UN TEST CHEZ VINGT-TROIS ÉLEVEURS DURANT UN AN
Sur le site, l'éleveur trouvera aussi des vidéos précisant les techniques d'observation des animaux. Et il pourra consulter l'ensemble des fiches concernant les maladies.
VetGPS a été testé en 2011 chez vingt-trois éleveurs, en collaboration avec des OCL (Clasel et Littoral normand conseil élevage). Les éleveurs intéressé sont d'abord suivi une formation d'une demi-journée pour apprendre les gestes de base de l'examen. Cette phase de test a permis de faire évoluer l'outil afin de le rendre plus pratique. Elle a également confirmé la bonne concordance des réponses données. Enfin, elle a démontré l'intérêt d'une partie des éleveurs. Bertrand De forge a donc utilisé VetGPS pendant un an dans le cadre de ce test. « Mon vétérinaire conseille beaucoup par téléphone, poursuit-il. Depuis que j'utilise VetGPS, je lui donne des informations beaucoup plus précises parce que j'observe mieux les animaux. Son diagnostic confirme généralement la réponse de VetGPS. Je crois que cette démarche est positive pour lui comme pour moi. Nous gagnons du temps et nous aboutissons à un meilleur résultat. »Cédric Du tertre, éleveur à Cour cité (Mayenne), a lui aussi testé VetGPS dans le cadre de ce test. Il a beaucoup apprécié la méthode, qu'il juge très complémentaire de tout ce qu'il a pu apprendre en matière de santé grâce à l'expérience de son père. Elle présente aussi l'avantage de satisfaire sa curiosité vis-à-vis du fonctionnement de ses animaux. Cédric Du tertre attache de l'importance à la rapidité de la réaction face à un animal quine va pas bien. Il essaie de réagir dès les premiers signes. Carla guérison est toujours plus rapide et moins coûteuse quand le diagnostic est précoce. Comme Bertrand De forge, il travaille beaucoup par téléphone avec son vétérinaire. « Depuis que j'utilise VetGPS, je ne vois pas moins mon vétérinaire. Mais je sais quand il est nécessaire de l'appeler. » Il lui semble évident que cette méthode ne pourrait pas remplacer son praticien. « Les logiciels de gestion de troupeau ne se substituent pas au Contrôle laitier », remarque-t-il.
Progressivement, Cédric Dutertre estime que sa manière de surveiller son troupeau évolue. « Je sais que des petits signes peuvent être importants. Mon regard sur les animaux change. » Il pense que ces nouveaux acquis peuvent conduire à des économies, notamment du fait d'une détection plus rapide des signes annonciateurs d'une maladie. Et ce jeune éleveur s'étonne que les formations initiales soient aussi pauvres dans le domaine de l'observation des animaux
Bertrand et Cédric apprécient la simplicité d'utilisation du logiciel. L'observation des animaux étant de toute façon une nécessité pour eux, ils estiment que cette pratique n'est pas exigeante en temps. Il faut compter huit à dix minutes pour l'examen de l'animal et moins de cinq minutes pour la saisie des informations. Son utilisation est rassurante car ils risquent moins de se tromper en évaluant mal l'urgence d'une situation, par exemple. Et ils sont bien conscients du fait que la qualité de la réponse dépend directement de la rigueur des observations. « Si nous ne prenons pas le soin de choisir la bonne fiche, si nous n'y notons pas tout ce que nous voyons, et si nous n'observons pas tout ce qui est nécessaire, nous n'aboutissons pas », précise Bertrand De forge. Les deux éleveurs ont beaucoup appris dans le domaine de la physiologie et de l'anatomie des animaux. Et ils continuent d'apprendre au fur et à mesure des observations qu'ils réalisent. VetGPS représente ainsi un bon moyen de formation pour eux. « Je n'observe pas tout à chaque fois, cela dépend de la fiche. Mais je sais qu'il existe une méthode pour chaque chose », précise Bertrand. Sur le plan économique, les éleveurs pensent être gagnants, à terme, de plusieurs manières. Tous deux insistent sur le fait qu'ils verront sans doute aussi souvent leur vétérinaire, mais ces visites seront réellement justifiées et moins tardives. Leurs observations participeront à un meilleur diagnostic du vétérinaire, ce qui favorisera une médication appropriée. Les décisions de réforme pour des raisons sanitaires seront plus fiables.
TRAVAILLER MIEUX AVEC SON PRATICIEN
Bertrand De forge se souvient du cas d'une génisse qui boitait. Grâce à VetGPS, il a suspecté de l'arthrite, ce qu'a confirmé le vétérinaire. L'animal a été réformé. « Sans cette méthode, l'arthrite aurait peut-être été diagnostiquée plus tard. J'aurais tenté de la soigner un certain temps, sans résultat. Cela m'aurait coûté plus cher. »En réagissant dès les premiers symptômes, les éleveurs devraient aussi éviter que certains problèmes ne s'aggravent. Ils sont conscients du fait que cette manière de travailler peut faire évoluer les relations avec leurs vétérinaires. Mais pour eux, l'élévation de leurs connaissances des maladies et de leurs capacités à observer les animaux devrait permettre un dialogue plus constructif, dans l'intérêt des deux parties. Ils se sont abstenus de dire à leur praticien qu'ils participaient à ce test. Ceci révèle une certaine crainte de froisser un partenaire dont ils ne pas peuvent se passer.
Le logiciel VetGPS entre aujourd'hui en phase de commercialisation. Son prix est établi à 550 € hors taxes la première année. Ceci inclut notamment le seau contenant les fiches et tout le matériel nécessaire. L'accès se fait en ligne. À partir de la deuxième année, le prix est divisé par deux.
PASCALE LE CANN
Pour en savoir plus : http : //vetgps.com
Bertrand De forge est satisfait d'avoir appris à mieux observer ses animaux. Il peut ainsi donner des informations plus précises quand il appelle son vétérinaire
Curieux de connaître la physiologie de ses animaux, Cédric Du tertre apprécie la formation qu'il acquiert avec VetGP S.
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