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KEENAN Un service dédié à l'efficacité alimentaire

L'équipe d'in Touch s'est installée dans les locaux de Keenan France à Dol-de-Bretagne (Ille-et-Vilaine).PHOTOS © P.L.C.

Le système in Touch permet un suivi précis de la ration au quotidien, dans le but d'améliorer sa valorisation.

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NON CONTENTE DE VENDRE SES MÉLANGEUSES AUX ÉLEVEURS, la société Keenan s'intéresse à l'efficacité de la ration. Elle constate qu'en France, comme au Royaume-Uni ou en Irlande, les quantités de concentrés distribuées augmentent plus vite que la productivité par vache. De plus, le ratio entre le prix du lait et celui de l'aliment décline. La marge sur coût alimentaire est donc en baisse. Pour l'entreprise irlandaise, la solution réside dans l'amélioration de la valorisation de la ration.

Afin d'aider les éleveurs à progresser, elle a mis au point le service in Touch. « Nous avons démontré le lien existant entre l'efficacité alimentaire et la marge. Le savoir-faire de Keenan réside dans l'optimisation de la structure de la ration, qui compte au même titre que la composition dans la valorisation », explique François Derot, directeur de Keenan France.

In Touch s'inscrit dans le prolongement de la technologie Keenan. Les mélangeuses sont équipées d'un boîtier dénommé Pace, dans lequel sont programmées différentes rations. En fonction du choix de l'éleveur, le boîtier calcule les quantités d'ingrédients nécessaires à chaque distribution. Il tient compte de l'effectif à nourrir chaque jour pour indiquer comment composer et mélanger la ration. Ce système est très apprécié sur les élevages où l'intervenant peut être différent d'un jour à l'autre. Il apporte la garantie d'une ration constante. En cas d'écart entre la préconisation et la pratique, l'éleveur est alerté.

Les informations du boîtier remontent vers des personnes choisies par l'éleveur, son nutritionniste par exemple, mais aussi vers l'équipe de conseillers in Touch. Il s'agit de la ration distribuée bien sûr, mais aussi du volume de lait produit (tank, distribution aux veaux...), une donnée entrée par l'éleveur. Il communique aussi le prix payé, les taux et, éventuellement, les aliments complémentaires donnés au Dac, leur prix...

Tout ceci permet aux conseillers de suivre la performance de l'élevage et d'alerter en cas de dérive. Une équipe de quatre personnes y travaille à Dol-de-Bretagne (Ille-et-Vilaine) depuis avril 2014. Il en coûte 750 €/an, quelle que soit la taille du troupeau. Une centaine d'éleveurs se sont abonnés au service. Ils appellent dès qu'ils ont une analyse de fourrages ou encore en cas de changement de silo.

Notons que le système Pace peut être installé sur des distributrices de n'importe quelle marque. Il passe par le réseau téléphonique, et non par internet. Il peut donc fonctionner n'importe où.

Précision de la ration et simplification du travail

Cédric Étienne, éleveur à Dol-de-Bretagne, s'est lancé l'été dernier. Soucieux de limiter l'investissement, il a commencé avec une machine d'occasion. « Avant, je distribuais avec un godet dessileur, mais je pensais pouvoir obtenir de meilleures performances avec une ration mélangée et surtout une pesée des ingrédients », explique-t-il. En gardant la même composition, une base d'ensilage de maïs et d'enrubanné, il a gagné plus de 1,5 l/VL/j. Il constate que les bouses sont plus homogènes.

Mais il est encore trop tôt pour dresser un bilan complet. Il travaille avec un salarié et a désormais l'assurance que la ration distribuée est toujours la même. « C'est à la fois plus précis et plus simple qu'avant. »

François Derot se dit confiant dans le développement d'in Touch. L'analyse des résultats des abonnés montre qu'ils produisent en moyenne plus de lait que les autres (2 kg/VL) avec des taux de marge sur coût alimentaire également supérieurs. Sûre des résultats, la société propose de les garantir aux nouveaux arrivants. La machine est reprise par Keenan au bout de deux à trois ans, avec une décote prévue au départ, si les performances ne sont pas à la hauteur. En Irlande, des laiteries et des fabricants d'aliments sont partenaires de cette option en raison de leur intérêt à voir la production laitière se développer. En France, des premiers contacts ont été pris avec des laiteries qui pourraient s'impliquer.

PASCALE LE CANN

Cédric Étienne constate une hausse de production de 1,5 l de lait/vache.

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