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« LE NETTOYAGE DES LOGETTES EST RAPIDE ET SANS EFFORT »

« J'utilise la balayeuse généralement une fois par jour, pendant la traite du matin », explique Mickaël Hayault. L'EXPLOITATION : Au Poiré-sur-Vie (Vendée). Cinqassociés et un salarié. 160 vaches prim'holsteins. 1,6 Ml de lait produit.PHOTOS © D.L.

Remplacer le balai ou la raclette par une balayeuse motorisée s'avère une solution efficace et faisant gagner du temps. Certains modèles combinent des fonctions supplémentaires, comme un racleur à l'avant ou une trémie pour épandre de la litière.

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EN AVRIL 2014, JE ME SUIS ASSOCIÉ AVEC UN VOISIN pour créer le Gaec Monchemin, raconte Mickaël Hayault, éleveur au Poiré-sur-Vie (Vendée). De quatre-vingts vaches laitières en logettes, nous sommes passés à cent cinquante. Plus question de travailler comme avant. Surtout qu'un des objectifs de ce regroupement était de gagner du temps. » Quand il était seul sur son exploitation, Mickaël Hayault balayait à la main tous les matins l'arrière des logettes. Une tâche longue et fastidieuse. À la création du Gaec, les associés ont vite compris qu'ils ne pourraient pas continuer ainsi avec autant d'animaux. C'est pourquoi ils se sont équipés d'une balayeuse rotative à conducteur marchant Logettenet, de chez ECS. L'engin dispose d'un moteur à essence qui entraîne les deux roues arrière. Un balai rotatif de 75 cm de diamètre est situé à l'avant, sur un bras qui se déplie d'un côté en position de travail. Ainsi, l'utilisateur se déplace dans le couloir de raclage et le balai, animé par un moteur hydraulique, nettoie la partie arrière des logettes.

L'étable est constituée de deux rangées de logettes en face à face avec, au milieu, une zone de stockage pour la paille. Derrière les logettes se trouvent des couloirs de circulation avec une marche de séparation de 15 cm environ. Les couloirs sont curés par des racleurs automatiques qui passent cinq fois par jour. Très rapidement, l'éleveur a su maîtriser sa balayeuse. Il conseille ainsi de passer juste après le racleur. Sinon, les roues peuvent patiner quand elles doivent franchir un petit tas de fumier.

« NOUS N'AVONS PLUS BESOIN D'ASSÉCHANT »

« J'utilise la balayeuse généralement une fois par jour, pendant la traite du matin, explique Mickaël Hayault. Je choisis la vitesse d'avancement en fonction de la quantité de fumier à évacuer. Il suffit ensuite de diriger. L'engin est assez facile à manoeuvrer, notamment quand je dois contourner un poteau. Le balai tourne à une vitesse constante. En moins de dix minutes, l'arrière des 150 logettes est parfaitement propre. Le résultat est bien meilleur qu'avant quand je passais le balai à la main et cela ne demande aucun effort particulier. Le Logettenet laisse une surface pratiquement sèche et je n'ai plus besoin d'épandre d'asséchant. Auparavant, j'en utilisais une ou deux fois par semaine. C'est une économie d'environ 500 € par an. »

L'éleveur conseille d'utiliser de la paille hachée car les brins longs s'enroulent autour du balai, peuvent s'accumuler en paquets et revenir à l'arrière de la logette. Le round-baller de l'exploitation est justement équipé d'un rotocut pour hacher la paille à la récolte. L'emploi de menues pailles ou de sciure est aussi possible.

Malgré le moteur thermique, les vaches ne sont pas du tout effrayées par le bruit. Le fabricant propose aussi une version équipée d'une trémie permettant d'épandre directement la litière juste après le passage du balai. Mais les associés du Gaec n'ont pas choisi cette option, craignant qu'avec la trémie en plus, la machine soit plus lourde à manipuler. D'autant qu'il faut franchir plusieurs marches pour mettre la balayeuse en place ou pour passer d'un couloir à l'autre.

Au niveau de l'entretien, les contraintes sont limitées : la vidange du moteur une fois par an et après dix-huit mois de fonctionnement, le balai commence seulement à montrer ses premiers signes d'usure. La consommation d'essence sur l'année est minime puisque la balayeuse ne fonctionne que peu de temps par jour. Occasionnellement, le Gaec l'utilise aussi pour nettoyer des bordures de bâtiments ou bien le bas des murs des silos.

« IL RESTAIT BEAUCOUP D'ENDROITS À NETTOYER À LA MAIN »

Même problématique au Gaec des Coilots, à Dampierre-sur-Linotte (Haute-Saône). Cette exploitation compte trois associés installés depuis plusieurs années. Fin 2014, les éleveurs modifient leur bâtiment pour créer 113 places de logettes sur tapis en caoutchouc et des couloirs de circulation en caillebotis. « Nous n'épandons pas de paille, mais seulement un peu d'asséchant, précise Cyril Figard, l'un des trois associés du Gaec. Il faut régulièrement enlever les bouses à l'arrière des logettes et racler le caillebotis afin que les vaches ne ramènent pas trop de saletés avec leurs pattes. Au départ, nous utilisions un balai qui se fixait sur les pales du chargeur télescopique. Mais ce n'était pas très maniable, notamment à cause des poteaux, et il restait beaucoup d'endroits à nettoyer à la main. Très vite, nous nous sommes aperçus que cela serait trop pénible et trop contraignant sur le long terme. C'est pourquoi nous sommes partis à la recherche d'une autre solution. » En pianotant sur internet, ils ont découvert le porte-outil Kersten k820.

« NOUS FAISONS BEAUCOUP MOINS APPEL AU VÉTÉRINAIRE »

Cet engin à deux roues motrices dispose d'un moteur de 5 ch et d'un groupe hydraulique. À l'avant vient se placer un racleur en forme de V d'une largeur d'un mètre qui pousse les bouses dans les fentes du caillebotis. Une brosse rotative avec un moteur hydraulique est placée sur le côté gauche. Elle est montée sur un bras qui se déplie en position de travail.

« En hiver, nous passons pendant la traite du matin, puis une seconde fois en fin de journée avant la traite du soir, ajoute Jérôme Bulliard. En été, les passages sont plus espacés car les vaches restent moins de temps à l'étable. Une fois que l'arrière des logettes est propre, il suffit de replier la brosse dans l'axe et de racler l'ensemble du caillebotis. L'opération complète dure environ quinze minutes. Cet engin est bien plus maniable qu'un tracteur. De plus, nous pouvons passer partout, y compris dans le couloir venant de la salle de traite qu'il fallait également racler à la main auparavant. »

Autre constat : le raclage et le balayage sont beaucoup plus efficaces qu'avant et les vaches sont plus propres. « L'effet sur le taux de cellules dans le lait et le nombre de mammites a été immédiat, souligne Jean-Noël Clavier, le troisième associé. Nous avons moins de frais de vétérinaires qu'auparavant. »

Le caillebotis est plus facile à racler par temps humide, car les bouses sont molles. En revanche, quand le temps est sec, les saletés se collent au sol. Le racleur a alors tendance à former une croûte sur le béton qui finit par s'effriter en petites plaques au bout de quelques jours. L'appareil du Gaec possède deux vitesses avant, mais les trois associés n'ont pas choisi l'option de la marche arrière. L'engin se pilote avec deux poignées, une pour avancer et l'autre pour commander la brosse. Le matériel avance tout seul et le raclage en ligne droite n'est pas une opération très physique.

En revanche, les manoeuvres, comme le contournement des poteaux, nécessitent quelques efforts. Même chose pour le franchissement des marches car la stabulation est construite sur un coteau.

« CET ENGIN PASSE PARTOUT »

Les couloirs se situent sur deux niveaux reliés entre eux par de larges escaliers. Les associés ont donc installé des rampes en bois aux endroits stratégiques pour monter ou descendre les marches. Une fois le raclage terminé, ces rampes sont relevées et stockées le long du mur. Après une année de fonctionnement, cet appareil donne entière satisfaction. La brosse rotative et le caoutchouc du racleur sont encore d'origine.

La balayeuse nettoie 150 logettes en dix minutes et laisse une surface parfaitement propre. Il est préférable d'utiliser de la paille hachée, car les brins longs s'enroulent autour du balai.

Jérôme Bulliard, Jean-Noël Clavier et Cyril Figard utilisent un racleur sur porte-outil depuis un an. L'EXPLOITATION : À Dampierre-sur-Linotte (Haute-Saône). Trois associés. 110 vaches montbéliardes et prim'holsteins. 900 000 l de lait produits.

Lors du premier tour, le balai est déplié pour nettoyer l'arrière des logettes. Ensuite, le conducteur racle l'ensemble du caillebotis. Des rampes en bois permettent de franchir les escaliers. Elles sont ensuite stockées contre le mur.

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