« UNE TONDEUSE AUTOPORTÉE TRA NSFORMÉE EN REPOUSSE-FOURRAGES ET RA CLEUR »

NOTRE SALLE DE TRAITE ET L'AIRE D'ATTENTE sont situées dans un bâtiment où le télescopique ne peut pas rentrer et qu'il fallait auparavant racler à la main, explique Cyril Fiault, éleveur laitier installé en Gaec avec son frère à Torchamps (Orne). Nous cherchions aussi un système de repousse-fourrages efficace et pratique. D'où l'idée de créer un engin polyvalent à partir d'un châssis de tondeuse de golf autoportée. » En 2014, le Gaec a acheté pour 1 500 € HT cette tondeuse à gazon d'occasion auprès d'un concessionnaire local. La machine avait l'avantage de posséder trois coupes montées, avec chacune leur vérin de relevage indépendant : deux à l'avant et un autre sous le châssis. Les éléments de coupes ont été supprimés, pour ne conserver que les trois vérins. C'est ainsi que cet éleveur a conçu un outil à deux fonctions : repousse-fourrages grâce à un bras latéral repris sur le vérin situé sous la machine et raclage du fumier en ajoutant deux rabots sur les bras placés à l'avant.

« LA LARGEUR DE TRAVAIL EST SUR MESURE »

Le repousse-fourrages a été réalisé sur l'exploitation à partir de tubes en acier et d'une lame de récupération. Il est placé sur le côté gauche de la machine et peut se relever grâce au vérin hydraulique. « Auparavant, nous utilisions une lame à l'avant du quad, commente Cyril Piault. En théorie, nous pouvions la dételer, mais cela prenait un peu de temps. Si bien que la lame restait tout le temps sur le quad. Et comme elle était assez lourde, cela pesait sur le châssis du quad, notamment pour aller chercher les vaches dans les pâtures éloignées. C'est pourquoi nous avons abandonné ce système pour récupérer la lame et l'installer sur la tondeuse. » La lame est désormais montée sur un pivot au bout du bras latéral. Elle peut se déplier en position de travail à 45° environ grâce à une tige métallique placée à l'arrière. L'ensemble est maintenu par une goupille. Pour fabriquer les deux racleurs à l'avant, l'éleveur a utilisé des IPN en acier sur lesquels il a fixé une bande en caoutchouc. En bout d'IPN, il a soudé deux retours perpendiculaires en fers plats pour que le fumier ne s'évacue pas sur les côtés. La largeur de travail a été adaptée pour pouvoir passer dans l'aire d'attente. L'engin peut servir aussi pour racler le couloir d'alimentation dans la stabulation en été quand il n'est pas trop sale. Sinon, ils utilisent le télescopique. La tondeuse est équipée d'un moteur diesel Kubota de 20 ch et de deux roues motrices à l'avant. Les pneus gazon d'origine ont été remplacés par des pneus de ramasseuse de pommes ayant plus d'adhérence, achetés 90 €.

« NOUS NOUS EN SERVONS TOUS LES JOURS SANS PROBLÈME PARTICULIER »

Son fonctionnement est relativement simple : la transmission est hydrostatique et la même pédale permet d'avancer ou de reculer. Les trois vérins correspondant aux anciennes coupes sont pilotés par trois leviers distributeurs indépendants. « La mise au point a été assez rapide, conclut Cyril Fiault. Nous avons dû faire plusieurs essais avant de trouver le bon angle pour le repousse-fourrages. Il a fallu lester le châssis à l'avant pour donner plus d'adhérence au raclage. J'ai dû aussi ajouter des masses à l'arrière pour éviter que l'engin ne parte en crabe quand je m'en sers pour repousser de l'ensilage. Désormais, nous nous en servons tous les jours depuis un an et demi sans problème particulier. »