Préserver les sols avec une petite tonne remplie au champ
Jean-Marie Jacquel s’est équipé d’une tonne de 11 400 litres avec des pneus à basse pression afin de ne pas laisser d’ornières. Deux autres tonnes assurent le ravitaillement au champ via un caisson tampon.
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«Valoriser le lisier, c’est bien, mais encore faut-il pouvoir entrer dans les champs quand les conditions météosont limites, souligne Jean-Marie Jacquel, exploitant à Corcieux (Vosges). Avec des tonnes à lisier de plus en plus lourdes, il est difficile de ne pas laisser d’ornières. Je gère une ETA réalisant beaucoup d’épandages pour des éleveurs, des industriels et des collectivités. Face à ce problème de portance, j’ai acheté en 2017 une petite tonne de 11 400 litres avec des pneumatiques à basse pression Michelin de 1,05 m de largeur et 1,90 m de diamètre. Ils sont gonflés à 1,2 bar seulement et laissent même moins de traces que le tracteur. Je peux passer plus facilement, sur les prairies ou sur les cultures. »
Une minute et vingt-quatre secondes de remplissage
Le modèle Pichon a été acheté avec une rampe à pendillards de 9 m de largeur et un enfouisseur de 4 m comprenant dix disques. La tonne est équipée d’un bras de pompage sur tourelle pour aller se connecter directement sur un cône d’aspiration.
Pour ses chantiers, Jean-Marie Jacquel s’est également doté d’un container tampon qu’il place en bout de parcelle. Il est ravitaillé par deux tonnes de 22 500 et 26 500 litres qui ramènent le lisier de la fosse. Ainsi, la petite tonne de 11 m3 reste au champ. « Le chantier est optimisé car la tonne qui épand ne perd pas de temps sur la route, ajoute l’éleveur. Il faut une minute et vingt-quatre secondes pour aspirer les 11 400 litres de lisier dans le caisson. »
Le seul inconvénient, c’est le prix
Jean-Marie Jacquel poursuit : « Malgré sa faible capacité, la tonne est très bien équipée. Au total, l’investissement est d’environ 100 000 €. S’ajoute à cela le caisson sur roues qui vaut 30 000 €. J’espère réaliser beaucoup de chantiers pour rentabiliser le matériel. Mais cette organisation permet d’accéder à des terrains où une grosse tonne à lisier ne passe pas. »
Le principe du caisson tampon séduit de plus en plus d’ETA et de Cuma qui s’équipent pour simplifier la logistique avec du matériel dédié uniquement à l’épandage (tonne derrière un tracteur, automoteur ou système sans tonne) et une ou plusieurs cuves en charge du ravitaillement. Pour gagner du temps, Jean-Marie Jacquel a équipé son caisson d’un essieu relevable à l’avant. Il l’attelle ainsi derrière la tonne, ce qui facilite les déplacements d’une parcelle à l’autre et évite de monopoliser un tracteur avec chauffeur. Pour l’avenir, son objectif est d’améliorer l’organisation des chantiers.
Il vient ainsi d’installer un cône sur la rampe arrière de ses deux tonnes ravitailleuses. Avec ce système, il peut pomper directement dans la cuve sans passer par le caisson. « Mon idée est de travailler sans container, explique-t-il. Ainsi les citernes de ravitaillement peuvent venir au plus près de la tonne épandeuse : une à chaque bout du champ, par exemple, s’il y a un chemin d’accès. Le chauffeur qui épand gagne du temps et cela lui évite de revenir toujours au même endroit, et donc d’abîmer le sol sur la zone de ravitaillement. Plus besoin non plus de déplacer le caisson quand il y a beaucoup de petites parcelles éloignées les unes des autres. »
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