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NORMANDE POUR TOUS LES GOÛTS

La patte laitière de Saintyorre. Le père à taureaux pointe encore à plus de 1 000 kg de lait. Ses quatre fils confirmés, de nouveau diffusés, marchent dans ses pas, deux de ses petits-fils aussi. Egastel (notre photo), comme les autres, a hérité aussi de sa capacité à dégrader fortement la musculature.

Du lait, de la mixité, des aplombs, des index fonctionnels : la progéniture 2015 offre une palette de profils. Le rapprochement des générations obtenu par la sélection génomique favorise cette diversité.

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POUR LA PREMIÈRE FOIS L'AN PASSÉ, C'EST UN TAUREAU À INDEX GÉNOMIQUES qui enregistre le plus grand nombre d'inséminations artificielles premières. Il s'agit d'Halias Isy (voir tableau ci-dessous) qui, via son père Furling, croise les origines Driver (Ulozon) et Diamètre (Uvray, Redondo). Son coefficient d'apparentement à la population femelle était élevé l'an passé (6,4 %). Il reste à ce niveau cette année.

L'index lait d'Halias Isy à plus de 1 200 kg en 2014/1 avait de quoi séduire. Un an plus tard, il est tombé à 746 kg mais avec un Inel quasi équivalent (42 points contre 46). C'est que dans le même temps, ses TP et TB explosent à 1,9 et 1,8 (contre 1,1 et 0,4 en 2014/1), confortés par une synthèse reproduction à 0,8. Halias Isy est révélateur d'une autre évolution : s'il est le plus utilisé en 2014, il l'est d'un tiers de moins que le leader 2013 (Atome, 13 646 inséminations artificielles premières), et de moitié moins que le lauréat 2012 (Arnica, 18 383 IAP). Un résultat qui traduit l'effort des entreprises de sélection (ES) à éviter le phénomène de starisation que l'on connaissait avant l'indexation génomique. Il traduit également le turn over rapide des jeunes génomiques dans les catalogues.

Halias Isy est au carrefour des profils laitiers et mixtes que dessinent les 66 jeunes mâles non déclarés à l'Institut de l'élevage et des sorties 2014/3 et 2015/1. Avec plus de 800 kg, une vingtaine est bien ancrée dans le lait (p. 49), sans négliger les fonctionnels mamelle-aplombs- santé de la mamelle, notamment sous l'impulsion de Saintyorre. Evolution et Origenplus choisissent de remettre sur le marché quatre de ses fils confirmés sur descendance.

Egastel, Eauville, Eville et Ebraye se distinguent par leur variabilité génétique, à commencer par Eville, sans sang Diamètre, numéro 2 sur ce critère du millésime 2015 (voir tableau ci-contre). Surtout, ils progressent de 7 à 26 points d'Isu à l'indexation 2015/1.

LA NOUVELLE MÉTHODE D'INDEXATION BOUSCULE LA SORTIE DE JEUNES MÂLES

Sans doute la nouvelle méthode d'indexation les a-t-elle boostés. Entre autres éléments, elle intègre les femelles génotypées dans la population de référence. Elle en a également fait reculer d'autres, y compris dans les schémas de sélection, ce qui a pu réduire les possibilités de mise en service. Evolution évoque ainsi des fils d'Antispam (Orienteur) trop justes en lait qui sont réformés.

De même, à 126 points d'Isu, Idolin n'est pas diffusé en catalogue. « Il provient d'une branche originale d'Immortel. Il sera donc travaillé en schéma de sélection », indique l'entreprise. Origenplus est dans le même cas. Elle cite des fils d'Ultimus (Madagascar) ou Upanishad (Mavana). « Leurs origines sont intéressantes. Nous allons les diffuser de façon limitée via notre gamme Espoir pour ramener ces courants de sang dans la population femelle. »

Cette mésaventure laisse plus de champ à des reproducteurs qui n'ont quasiment plus pignon sur rue. Dérable et Evryday sont les plus marquants. Le premier a un index lait à 291 kg, le second à... 134 kg, tous deux aux ascendances originales (ci-contre). Ils conviendront aux éleveurs à la recherche de potentiel viande (1,7 et 1). « Evryday pourra être en secours, après deux ou trois inséminations, nuance Origenplus, par exemple sur des filles de Folden, Fornells, Halonzo ou Saintyorre. Plus globalement, nous voulons satisfaire les demandes sur la morphologie et les taux. Nous intervenons sur la zone des AOP fromagères bas-normandes », rappelle-t-elle. Même son de cloche chez Evolution. « On pourrait penser que la principale demande porte sur les profils laitiers. En fait, après analyse, 45 % des utilisateurs recherchent des profils mixtes. » Ils trouveront leur compte avec une vingtaine de nouveaux, dont certains sont également très laitiers.

NE PAS BAISSER LA GARDE SUR LES APLOMBS

Le millésime 2015 apporte une autre bonne nouvelle : la sélection met le paquet sur les aplombs. Pour preuve : la moitié des jeunes sur catalogue affiche un index aplombs à 1 et plus. La race a encore du chemin à faire sur ce poste. C'est ce que montre le suivi de normandes par l'Inra du Pin-aux-Haras (Orne) depuis 2006 (p. 56). Les taureaux que va sortir Gènes Diffusion contribueront-ils à leur amélioration ? Le nouvel acteur normand prévoit entre quatre et sept déclarations à la sortie d'août et vise une quinzaine de taureaux en 2015-2016.

DOSSIER RÉALISÉ PAR CLAIRE HUE

La patte laitière de Saintyorre. Le père à taureaux pointe encore à plus de 1 000 kg de lait. Ses quatre fils confirmés, de nouveau diffusés, marchent dans ses pas, deux de ses petits-fils aussi. Egastel (notre photo), comme les autres, a hérité aussi de sa capacité à dégrader fortement la musculature.

La mixité poussée loin. Avec une note de 1,7, Dérable a l'aptitude bouchère la plus élevée du millésime 2015. Il figure aussi parmi les nouveaux taureaux les plus variables.

© D. RESTELLI

© THIERRY PASQUET

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