RACE NORMANDE PROFIL LAITIER : DES JEUNES SUPER FONCTIONNELS
Du lait, des taux, de la fonctionnalité, et même des taureaux relativement variables : le millésime 2015 met à l'affiche des profils laitiers haut de gamme pour des troupeaux durables.
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DONNER UNE ORIENTATION NETTEMENT PLUS LAITIÈRE À SON TROUPEAU NORMAND, c'est aujourd'hui possible. Sous l'impulsion, ces dernières années, d'Upérise et d'Ulozon (lignée Driver) et d'Uvray (lignée Diamètre), des taureaux à plus de 800 kg de lait sont monnaie courante. La génération 2015 continue sur cette lancée. L'Éleveur laitier dénombre vingt jeunes reproducteurs qui maintiennent le niveau protéique - la race étant bien positionnée sur ce critère - ou l'améliorent. En majorité sous indexations génomiques, ils sont issus des deux dernières indexations officielles et d'un pool de jeunes mâles qu'Évolution et Origenplus n'ont pas encore déclarés à l'Institut de l'élevage.
Sans surprise, plus de la moitié porte l'empreinte Upérise. Il est grand-père paternel de neuf d'entre eux et grand-père maternel de deux autres. S'il vient de perdre 11 points, il pointe encore à 149 points pour 1 260 kg d'index lait et des taux neutres. Il continue d'améliorer nettement les aplombs (1,4) et certains postes de la mamelle (attaches avant et arrière, équilibre des quartiers et orientation des trayons). Ses fils se sont heureusement débarrassés de sa vitesse de traite et de la santé de la mamelle (STMA) négatives. D'autres origines apportent leur pierre à la construction de profils lait + aplombs + mamelle + STMA. Citons le bien connu Saintyorre (145 d'Isu, un Justin sur Driver) présent dans six pedigrees, et la lignée Elixir (Utc, Ucany et Unbroken). Au final, cela donne des profils très bien placés en aplombs, en mamelle, en cellules et mammites cliniques (voir tableau). La vitesse de traite et la reproduction restent des postes fragiles.
TROIS TAUREAUX POUR LA PRIME À LA VARIABILITÉ
En plus de ses qualités de production et fonctionnelles, Upérise a l'avantage d'être moins apparenté que d'autres mâles à la population femelle (5,4 % de taux de parenté femelle, contre 5,9 % de parenté moyenne). De quoi le rendre attrayant aux yeux des sélectionneurs et des éleveurs, et... accentuer le brassage des pedigrees par toutes les grandes familles normandes au détriment de la variabilité génétique. Pas étonnant que ses petits-fils affichent des coefficients de parenté à 6 % et plus - pour rappel : à 6,25 %, les grands-parents du veau à naître sont en moyenne cousins germains (voir tableau p. 47) -ou que la parenté diminue l'Isu lorsqu'elle rentre dans son calcul (Isuo).
Celui qui tire le mieux son épingle du jeu est Jaurès (5,6 % de parenté) pour qui Upérise est le grand-père maternel. Jaurès comprend certes Diamètre, Valabri et Immortel dans ses ancêtres, mais son père Geness Isy est le seul fils de Vivrelec mis sur le marché, lui-même étant le seul fils de Niratum (Entoi) largement diffusé (5 429 filles). L'autre nouveau taureau à 5,6 % de coefficient de parenté femelle est Gennaro, sorti en 2013 mais qui est mis en avant aujourd'hui. Sans doute les 13 points d'Isu supplémentaires en avril ont-ils contribué à cette décision. Gennaro doit son apparentement plus faible à Ucany, seul fils de Monkey (Elixir) à avoir été mis en service. Il profite des aplombs et des index « fertilité vache » et « intervalle vêlage- première IA » positifs d'Ucany et de Ninas, le grand-père maternel, mais il est meilleur en mamelle, TP et lait. Résultat : hormis, le TB à - 1,2 g/kg, il décline toutes les qualités requises à une carrière laitière.
En fait, c'est surtout Eville qui cultive la variabilité génétique. Ce fils de Saintyorre ne porte pas le sang Diamètre. Son coefficient de parenté femelle de 5 % le place en deuxième position pour la variabilité du millésime 2015 (p. 47). En plus de son niveau laitier au-delà des 1 000 kg, il cultive la matière utile avec des taux positifs. Seul bémol : il fait partie des cinq jeunes de la catégorie « profil laitier » avec un index « reproduction » négatif. Il est aussi le seul à dégrader les comptages cellulaires (- 0,5).
Autre caractéristique pour presque la moitié de ces vingt profils laitiers : leurs taux positifs à très positifs.
TROIS TAUREAUX POUR LA PRIME AUX TAUX
Si la normande est toujours reconnue pour son TB élevé, elle a tout de même perdu en dix ans environ 1 g/kg. De plus, les industriels sont de nouveau en demande de matière grasse.
Trois se détachent nettement par leurs index TP et TB au-delà de 1. Il s'agit de Jéolaval pour 1,5 en TP et 1,4 en TB, de Ilslev (respectivement 1 et 2,5) et Idromel (1 et 2,1). Jéolaval et Idromel doivent cette performance à leur père Greman Isy, ou plutôt à ses ancêtres. Cet Upérise de 163 points d'Isu ne brille pas spécialement par ses taux : 0,1 en TP et 0,6 en TB. Pour le TB, il faut remonter à Puit et Gabon. Pour le TP, les grands-pères maternels ont fait le travail. Celui de Jéolaval, Sortain, est indexé à 0,7. Celui d'Idromel, Dairy Expo, est stable à 1,1. À noter qu'Idromel présente l'une des vitesses de traite la plus élevée de la catégorie « lait » (1,3).
Ilslev, lui, est sous influence directe de ses père et grand-père maternel Gallegos et Uvray. Retenons aussi ses index cellules et mamelle de 1,2 et 1.
TROIS COUPS DE CHAPEAU
Le premier est destiné à Inferno qui cumule la vitesse de traite (1,5) et la note de synthèse mamelle (1,8) les plus élevées. Son père, Atome (Entoi), n'y est pas étranger. Le deuxième va à Iffondor (Chouchen), également pour sa synthèse mamelle à 1,8.
Et le troisième concerne Jesse PC et son index lait à 1 322 kg, numéro 3 sur ce critère pour les mâles à partir de 120 points d'Isu (p. 49). Attention tout de même à ses origines qui concentrent deux mâles récents majeurs : Upérise et Uvray (Diamètre).
Bien entendu, si ce panaroma met en lumière les taureaux les plus performants, ils ne sont pas destinés pour autant à une surutilisation dans les troupeaux, au risque de contribuer à une perte de variabilité génétique.
Eville, le moins apparenté. Indemne de sang Diamètre, il profite pleinement des qualités laitières de Saintyorre.
FORNELLS Ce fils d'Upérise a deux fils dans les nouveaux catalogues. Jesse PC est le plus brillant. Avec ses 1 322 kg de lait et ses 182 points d'Isu, il monte toujours plus haut le top Isu normand. Comme il contient aussi les origines Diamètre, il faudra bien réfléchir à son accouplement. Il pourra être intéressant sur Atome, Alma, Tanis, Trémoussin ou Eraclès (source : Origenplus).
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