ILLE-ET-VILAINE : DES SERVICES ÉLARGIS GRÂCE AUX RÉSEAUX
Dans le premier département laitier de France, l'OCL conserve son indépendance mais multiplie les partenariats pour élargir sa gamme de services et répondre à la demande des éleveurs.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
S'IL N'EST PAS INTÉRESSÉ PAR DES FUSIONS, le contrôle laitier d'Ille-et-Vilaine mise sur le partenariat et est loin de s'isoler. Fort de ses 3 500 adhérents, il a spécialisé ses conseillers et refondu sa gamme de services pour aller bien au-delà de sa mission première de contrôle de performances.
« Notre taille nous permet une certaine indépendance et nous tenons à conserver la proximité avec nos adhérents, explique le président de Bretagne conseil élevage 35, Pierrick Cotto. En revanche, nous cherchons à travailler avec des partenaires pour élargir nos compétences ou nos informations. ».
EVITER LA CONCURRENCE FRONTALE
Premier axe de l'évolution des services : la segmentation mise en place il y a deux ans. Alors qu'auparavant l'ensemble des conseillers étaient polyvalents, ils sont aujourd'hui spécialisés : atelier lait, agronomie environnement bâtiment ou système d'exploitation. Des formations ont permis d'accroître les compétences. Les éleveurs choisissent le service qui leur convient, privilégiant l'approche globale ou le conseil à l'animal. « Nous pouvons désormais proposer les mêmes services que la concurrence à des prix comparables », précise le président.
Une allusion à l'émergence de Lacteus, par exemple, qui propose du contrôle non officiel. Cette nouvelle organisation se traduit aussi par un élargissement des services proposés, au risque d'empiéter sur ce qui est fait par d'autres. La chambre d'agriculture, par exemple, est très impliquée dans le conseil en agronomie. Tandis que l'économie relève plutôt du domaine des centres de gestion. Mais l'objectif n'est pas la concurrence frontale, plutôt la recherche de complémentarité. « L'éleveur est maître chez lui. Il peut convoquer ses différents conseillers. Nous jouons le jeu avec ceux de la chambre ou du centre de gestion pour apporter ensemble le meilleur conseil. »
Le développement d'un conseil plus pointu passe aussi par la création ou l'acquisition de nouveaux outils. « Nous ne pouvons pas y parvenir seuls », poursuit Pierrick Cotto. Ainsi, un logiciel de rationnement a été acheté avec les voisins d'Ouest conseil élevage. Cet organisme regroupe 13 OCEL de l'Ouest. Il vise à mutualiser les moyens et à mener des réflexions stratégiques, chacun conservant son indépendance. Côté sanitaire, l'OCEL 35 a travaillé avec le GDS pour mettre au point un audit. Achevé fin 2011, il va être proposé aux éleveurs. Reste à savoir comment il fonctionnera sur le terrain. « Nos conseillers pourront répondre si le diagnostic détecte un problème de nutrition ou de bâtiment. Mais ils devront orienter l'éleveur vers le GDS ou son vétérinaire pour les questions de santé. Nous verrons à l'usage, mais nous n'avons pas l'intention d'embaucher des vétérinaires. »
Cette stratégie est-elle payante ? L'OCEL constate une érosion du nombre de ses adhérents de 2 % par an. C'est moins que le recul du nombre d'élevages. Mais dans le même temps, les Ceta, très dynamiques dans le département, enregistrent une hausse du nombre de leurs membres. Preuve que leur offre, centrée sur le travail en groupe à partir de thèmes choisis par les adhérents, séduit aussi. « La concurrence stimule et nous pousse à être plus proches des préoccupations de nos adhérents », conclut Perrick Cotto.
P.L.C.
Pour accéder à l'ensembles nos offres :