ROBOT ET TAPIS : MOINS DE TRAVAIL ET DES ÉCONOMIES D'ÉNERGIE
16/11/201610 min de lecture
Les éleveurs ont le choix d'investir dans un robot d'alimentation ou dans des bandes transporteuses. Plusieurs freins empêchent le développement de ces équipements en France.
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RARES SONT LES ÉLEVEURS, FRANÇAIS À AUTOMATISER la fabrication et la distribution de la ration de leur troupeau. Pourtant, deux solutions s'offrent à eux. Tout d'abord, les robots d'alimentation. Ils fonctionnent tous selon le même principe : un wagon suspendu à un rail circule le long des cornadis et distribue les repas en toute autonomie. Au préalable, son approvisionnement en fourrage grossier peut être plus ou moins automatisé. Il l'est totalement en présence de silos tours puisque les ensilages sont aspirés à l'intérieur, puis transférés directement dans le wagon. C'est ce que proposent les sociétés canadiennes Valmétal et Rovibec, ainsi que DeLaval (en option).
DES WAGONS SUR RAIL
Mais souvent, les fabricants adaptent leur équipement aux silos en béton présents dans les élevages. Ils conçoivent de grandes tables de stockage, où les ensilages peuvent être entreposés durant trois à quatre jours en bloc, à l'aide d'une désileuse cube. Puis ces fourrages sont acheminés vers le wagon par un convoyeur. Cette alternative est commercialisée par Trioliet et DeLaval. Ce dernier et Valmétal se différencient des autres : le mélange n'est pas réalisé dans le wagon mais dans une mélangeuse en poste fixe.
Deuxième automatisation possible : les bandes transporteuses. La distribution n'est plus assurée par un robot mais par des tapis. Ces derniers peuvent être positionnés au-dessus de la table d'alimentation. Chez Valmétal, par exemple, un seul moteur entraîne à la fois la courroie, pour faire avancer le tapis, et un chariot déflecteur, qui pousse la ration au sol. Geoffroy SA offre aussi cette possibilité. Cette société nivernaise conçoit également des bandes transporteuses positionnées à même le sol. Les vaches consomment la ration directement sur le tapis. Son intérêt est qu'en inversant le sens du tapis, les refus peuvent être ramenés facilement.
UN AMORTISSEMENT DIFFICILE
Plusieurs freins empêchent le développement de ces équipements en France. Les animaux ne logent pas sous le même toit et automatiser l'alimentation des vaches nécessite d'investir dans une machine pour nourrir les génisses, les taurillons… Par ailleurs, même si les vaches sont de plus en plus enfermées, le pâturage rend difficile l'amortissement de ces systèmes. « Il y a aussi une importante culture du tracteur en France », ajoute Vincent Corbet, de l'Institut de l'élevage. L'économie sur le coût de construction de la table d'alimentation, qui a besoin de moins de largeur, n'est souvent pas possible dans des bâtiments anciens. Même si certains éleveurs arrivent à caser une nouvelle rangée de logettes sur une partie de la table d'alimentation. Et ces systèmes sont bien plus coûteux que l'achat d'une mélangeuse et d'un tracteur. Mais ils réduisent fortement l'astreinte de travail et apportent avec précision la ration à l'auge, limitent les refus et permettent de réaliser des économies d'énergie. Certains fabricants expliquent qu'en multipliant le nombre de repas par jour, les vaches consomment davantage et produisent plus de lait. « Je n'en suis pas convaincu. Les vaches sont incitées à manger plus mais dans une certaine mesure. C'est plutôt l'augmentation de la production laitière qui fait progresser l'ingestion. »