HERD NAVIGATOR, DE L'ANALYSE DE LAIT AU PLAN D'ACTION
Le Herd Navigator est, à ce jour, l'automate le plus abouti. Ce laboratoire, couplé à un biomodèle informatique, propose pour chaque paramètre analysé les corrections à mettre en oeuvre.
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PLUS QU'UN MINI-LABORATOIRE D'ANALYSE À LA FERME, le Herd Navigator de Delaval est un outil de gestion du troupeau pour salle de traite ou robot. Sur le principe d'un suivi de troupeau par l'exception, il permet de pallier les limites de l'observation humaine en focalisant l'attention sur les animaux à problèmes. « C'est un outil davantage destiné aux grands troupeaux ou aux systèmes très diversifiés qui cherchent à gagner en souplesse de travail, souligne Édouard Alix, responsable technique du constructeur. Cinquante exploitations sont équipées et une trentaine le sera au printemps. » Son fonctionnement repose sur un préleveur qui collecte des échantillons de lait individuels à la traite.
Ces échantillons sont transmis par un lactoduc vers le laboratoire capable de mettre en évidence certaines hormones ou enzymes révélatrices d'un état physiologique particulier de la vache. Les résultats sont alors transmis au logiciel Delpro où le biomodèle, des algorithmes mathématiques, va combiner puis interpréter les données issues du Herd Navigator et de la traite (conductivité, colorimétrie, intervalles de traites, production individuelle).
EN PARTENARIAT AVEC LE VÉTÉRINAIRE
Le biomodèle est le cerveau du dispositif. Il croise les données pour construire des messages d'alertes, mais aussi pour calculer des taux de réussite (inséminations) ou de risques (infections mammaires, acétonémie, déséquilibre de la ration), et proposer des solutions adaptées à travers les arbres de décision (voir schéma).
Il est aussi capable de modifier de façon autonome la fréquence des prélèvements en fonction du risque. Le paramétrage des analyses et les seuils d'alerte sont définis avec le vétérinaire au moment de l'installation. En fonction de ces seuils, des arbres de décision sur mesure définissent le niveau d'intervention à mettre en oeuvre. « Avec l'expérience, nous avons affiné les arbres de décision jusqu'à proposer des traitements antibiotiques. C'est pourquoi, lors de l'installation, nous travaillons en lien avec le vétérinaire qui est seul légitime à les prescrire. »
À ce titre, Delaval dispense des formations spécifiques de quatre jours aux praticiens et à toute personne susceptible d'accompagner les éleveurs, notamment les conseillers de France Conseil Élevage.
Après un an d'accompagnement avec un vétérinaire, l'objectif est de passer la main au vétérinaire ou au conseiller d'élevage. « L'idéal est qu'il soit présent lors de l'installation, puis nous lui proposons une formation à laquelle 80 % adhèrent. »
QUATRE INDICATEURS DE SANTÉ
Le dosage de la progestérone avertit de l'apparition des chaleurs : la chute de la progestérone sécrétée par le corps jaune en régression autorise, à partir du dix-septième jour du cycle, la maturation des follicules puis l'ovulation. L'insémination peut avoir lieu 36 à 48 heures après que sa concentration est descendue en dessous de 5 ng/ml. Le suivi individuel de la progestérone après la mise-bas offre un niveau d'information plus complet. Il permet de matérialiser le retour normal du cycle des chaleurs et de cibler les vaches ayant un dysfonctionnement des ovaires nécessitant un traitement hormonal. Le dosage de la progestérone n'est qu'une part de l'information qui permet au biomodèle de calculer la probabilité de réussite de l'IA et d'en informer l'éleveur. En combinant le niveau de progestérone avec l'analyse des corps cétoniques (BHB), il va définir l'aptitude de la vache à être mise à la reproduction.
En fonction de la teneur en BHB, le biomodèle va également calculer le risque d'acétonémie et suggérer un plan d'action (voir schéma). L'analyse de l'urée permet d'apprécier l'équilibre énergie/azote de la ration.
Enfin, le dosage de la LDH (lactate déshydrogénase) est un critère de premier ordre. Il s'agit d'une enzyme dont la concentration dans le lait est corrélée aux cellules somatiques. Sa mise en évidence alerte deux à quatre jours avant l'apparition des signes cliniques. Affiner l'interprétation de la LDH pourrait permettre à l'avenir de déterminer le germe mis en cause, mais également de détecter d'autres types d'infections (boiteries, métrites...).
Une étude réalisée avec le cabinet Filière Blanche auprès de huit élevages, équipés depuis au moins un an, évoque un gain moyen de 25 jours d'IVV et d'IV/IAF, une hausse de production de 700 l/VL et une diminution des réformes de 13 %, pour un bénéfice net annoncé de 80 à 120 €/VL/an.
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