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SOUTIEN À L'ÉLEVEUR : TROIS EXPÉRIENCES ORIGINALES « Notre employée travaille quinze heures hebdomadaires pour la traite du soir »

Bénéfices réciproques pour ce temps partiel. Adeline Janin peut « développer plus sereinement l'élevage de chiens grâce au complément de salaire ». Guillaume Palin apprécie « d'avoir éliminé le stress de la traite du soir et de bénéficier d'une paire d'yeux supplémentaires sur le troupeau ». © C.R.

Adeline Janin assure trois heures de travail, chaque soir, au Gaec de la Vallée de l'Aire. Ce temps partiel ciblé sur la traite satisfait les éleveurs et leur salariée.

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GUILLAUME ET LAURENT PALIN PASSENT LA MAIN SUR LEUR ÉLEVAGE chaque soir, du lundi au vendredi, de 16 heures à 19 heures, depuis le mois d'avril dernier. Adeline Janin, 22 ans, assure la traite, les soins aux veaux (alimentation, paillage) et la distribution de foin aux génisses : elle est salariée à temps partiel du Gaec.

« La traite du soir est celle qui coupe le plus nos activités, qu'il s'agisse de chantiers agricoles, de tâches administratives ou d'occupations extérieures : présidence de la communauté de communes pour mon oncle, forte implication dans le rugby pour moi, présente Guillaume Palin, jeune éleveur de 30 ans, installé depuis trois ans en Gaec. Pour gagner en productivité sur la ferme et préserver nos vies de famille, nous avons embauché Adeline Janin pour 15 heures par semaine, en CDD d'un an pour qu'elle travaille pendant un cycle d'exploitation, en vue ensuite d'un CDI. »

Fille d'éleveurs laitiers et bac productions animales en poche, Adeline Janin développe un élevage de chiens de chasse qu'elle a créé en 2012. Son objectif était de compléter ses revenus. C'est chose faite avec ce contrat. « Mes horaires fixes, donc compatibles avec mon activité d'éleveuse et, bien sûr, le type de travail me conviennent ! », pointe cette passionnée d'animaux.

UNE ORGANISATION QUI FACILITE LE TRAVAIL D'ADELINE

Employeurs et employée ne se connaissaient pas avant l'embauche. C'est à la suite d'une réunion locale d'information, fin 2013, sur les solutions de main-d'oeuvre, organisée par leur laiterie (l'Union laitière de la Meuse), que les associés envisagent ce type de salariat (voir aussi p. 51). « Le fait qu'Adeline cherche un revenu complémentaire et surtout qu'elle a le contact avec les animaux, avec même une sensibilité et un regard différents des nôtres, a joué dans le recrutement, retrace Guillaume. La qualification agricole n'était pas une priorité pour nous. La traite et les soins s'apprennent ! »

Habitué auparavant au service de remplacement pour les gros travaux et les congés, le Gaec dispose « d'un système d'élevage simple, favorable aux interventions extérieures ». Un atout pour passer la main à la jeune femme chaque soir. « Les soins au troupeau nécessitant du gros matériel sont réalisés le matin : distribution de la ration, nettoyage, paillage..., détaille Guillaume Palin. Le soir, nous ne démarrons aucun tracteur. Le troupeau pâture à côté des bâtiments. En hiver, les barrières sont faciles à manipuler et la salle de traite (2 x 4 postes sans décrochage) est des plus simples. » Après seulement deux soirs en binôme avec ses employeurs, Adeline était autonome : « Je préfère travailler seule, sachant que nous communiquons beaucoup et notons tout. Je trouve les consignes à la laiterie et nous nous envoyons des SMS, surtout si j'ai une question pendant mon travail. » En outre, le parcellaire regroupé facilite le retour rapide d'un associé en cas d'urgence.

UN COÛT ANNUEL DE 8 000 €

D'un commun accord, la salariée travaille certains week-ends qui sont soit récupérés, soit payés. Par rapport aux trois heures quotidiennes, Adeline fait preuve de souplesse (horaires supérieurs en hiver, inférieurs en été). Elle perçoit un salaire horaire « un peu supérieur au Smic, car elle a des responsabilités. Cela représente une charge totale pour l'exploitation de plus de 8 000 € an », chiffre Guillaume Palin, qui délègue l'établissement des bulletins de paie à son centre de gestion. Une indemnisation est aussi versée à l'employée pour ses déplacements, car elle habite à 25 km.

CATHERINE REGNARD

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