UN MOYEN DE PARVENIR À UN OBJECTIF BIEN IDENTIFIÉ
Avant de lancer le recrutement d'un salarié, il est indispensable de bien définir ses objectifs professionnels, bien sûr, mais aussi personnels. La solution ne sera peut-être pas, alors, l'embauche.
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EN AGRICULTURE, VIE PROFESSIONNELLE ET VIE FAMILIALE sont totalement imbriquées. Une décision majeure sur l'exploitation a un impact sur la vie privée. L'enjeu est donc important et demande que l'on prenne le temps de se poser toutes les questions pour choisir la solution la mieux calibrée à sa situation. Le fait-on véritablement ? En d'autres termes, a-t-on suffisamment mis en lumière les objectifs qui conduisent nos décisions ?
« COMMENT HIÉRARCHISER MA RÉFLEXION ? »
« Dois-je recruter un salarié ou investir dans un robot de traite ? » entend-on souvent. « Cette question est mal posée », estime Sophie Marçot, du Bureau technique de Promotion laitière (BTPL). Acquérir un robot ou employer un(e) salarié(e) n'est pas une stratégie d'entreprise. C'est un moyen pour parvenir à celui visé. Peut-être d'autres voies plus adaptées sont-elles envisageables. Il faut donc se poser la question non pas du "pourquoi", mais du "pour quoi" », affirme-t-elle. Reprenons l'exemple du robot. Si l'objectif est de résoudre un problème musculo-squelettique ou de gagner en souplesse de travail, par exemple pour mieux concilier travaux des champs et élevage laitier, il fait partie des réponses adéquates.
S'il vise à permettre de s'absenter le week-end, mieux vaut chercher une autre solution. Le recrutement d'un(e) salarié(e) en est une. « Là encore, il est indispensable d'approfondir la réflexion et de vérifier la pertinence de cette piste. Le gain de temps résoudra-t-il un trop plein de travail ou satisfera-t-il le souhait de passer plus de temps en famille le soir et le week-end ? »
Dans le premier cas, d'autres leviers sont possibles : déléguer l'élevage des génisses ou les travaux des champs, arrêter l'atelier des jeunes bovins ou l'atelier avicole, etc.
Dans le second, effectivement, l'embauche est le moyen le plus approprié, avec la traite un soir sur deux, un week-end sur deux en alternance avec la ou le salarié. « Ces objectifs clairement identifiés aideront à formuler ce qui motive son recrutement lors de l'entretien d'embauche et à définir plus facilement les tâches à lui confier », assure-t-elle.
« L'EMPLOI D'UN SALARIÉ ME CONVIENT-IL ? »
« Je n'ai pas forcément envie d'être patron, mais je n'ai pas le choix » est une autre réflexion fréquemment entendue.
Effectivement, il n'est pas donné à tout le monde d'être un bon employeur : suis-je prêt à déléguer du travail ? Est-ce que j'aime échanger ? Est-ce que je suis prêt à améliorer mes équipements pour améliorer la sécurité ? Autant de questions à se poser sans tabous avant la décision définitive. « À l'inverse, le producteur peut trouver de la satisfaction à créer un emploi, transmettre un savoir-faire s'il recrute un jeune, ou aimer manager. »
Cette introspection ne se cantonne pas aux relations employeur-salarié. Reprenons de nouveau l'exemple du robot de traite. Il peut susciter des freins : appréhension de la gestion informatique du troupeau, de rester sans collaborateur et, pourquoi pas, besoin d'avoir un contact avec ses vaches via la traite.
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