De la fine de bois comme litière absorbante sur les logettes
Le Gaec des Futaies, dans le Maine-et-Loire, a remplacé la farine de paille par de la fine de bois. Ce coproduit, issu de la filière plaquettes bocagères, prouve que la haie peut aussi fournir des alternatives à la paille.
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Depuis septembre 2019, le Gaec des Futaies utilise un aspirateur de lisier Lély pour entretenir les 350 mètres carrés de couloirs de la stabulation. Avec l’arrivée de ce matériel, les associés se sont questionnés sur le type de litière à épandre sur les logettes équipées de matelas. « Nous avons d’abord testé de la paille broyée, mais ce produit est assez cher et sa production est énergivore, souligne Christian Reulier, l’un des associés du Gaec. Étant adhérent à la SCIC Maine-et-Loire Bois Énergie (1) à laquelle nous vendons chaque année du bois déchiqueté, nous avons entendu parler de la fine de bois. Il s’agit des plus petits morceaux issus du criblage des plaquettes. Cela ressemble à de la sciure, un peu plus sombre, avec un excellent pouvoir absorbant.Nous en utilisonsdepuis deux hivers. » L’approvisionnement se fait par caisson de 30 m3, soit près de 6 tonnes de produit. Le Gaec estime sa consommation annuelle à environ 8 ou 9 tonnes.
1 kilo par jour par logette
Quand les vaches passent tout leur temps dans la stabulation, les associés en utilisent 1 kg par jour sur chacune des 70 logettes, une quantité épandue en deux fois, durant les traites du matin et du soir. « Je passe d’abord avec une raclette pour bien retirer les bouses et les pertes de lait restant sur le matelas, explique Christian Reulier. Puis, je reviens avec des seaux de fine que j’étale manuellement à l’arrière de la logette. C’est très léger, un seau ne pèse que 5 kg. Quand les vaches sortent au pré, un seul apport quotidien suffit. » En principe, le produit ne contient pas d’échardes, éliminées au criblage. Il doit être stocké à l’abri de l’humidité, sinon il risque de prendre en masse. La fine de bois se retrouve ensuite dans le lisier que le robot absorbe sans difficulté avant de tout rejeter dans la fosse. Sur l’exploitation, les associés ont enterré un réseau d’irrigation qui leur sert également à épandre le lisier. Le chantier est réalisé par un prestataire qui travaille sans tonne avec une rampe sur le tracteur. « L’utilisation de fine de bois ne change rien à notre plan d’épandage, précise Étienne Reulier, le frère de Christian. Les écorces contiennent sans doute un peu plus d’éléments minéraux que la paille, mais cette quantité est minime et ne modifie pas le bilan global. Sur le plan technique, le lisier passe dans la pompe et les tuyaux de 140 mm, sans aucun risque de bouchage. »
Un absorbant d’origine locale
De son côté, la SCIC suit de près l’expérience du Gaec des Futaies. Depuis la mise en place de l’installation de criblage, la coopérative produit chaque année environ 180 à 200 t de fines bocagères. Dans son process, l’entreprise prend soin de séparer ce qui est issu du broyage d’arbres et ce qui provient de palettes ou d’autres bois recyclés. Jusqu’à présent, ce produit était principalement brûlé en chaudières. Ce nouveau débouché permet donc un retour de la matière chez des éleveurs eux-mêmes fournisseurs de bois. Le Gaec a acheté sa litière au tarif de 101 €/t, livraison comprise. « Ce tarif est donc plus intéressant que celui de la farine de paille, conclut Christian Reulier. C’est également un produit local issu de l’agriculture. Cela nous paraît logique de l’utiliser, plutôt que d’acheter un autre absorbant fabriqué à plusieurs centaines de kilomètres de chez nous. »
Denis Lehé(1) SCIC : Société coopérative d’intérêt collectif .
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