LE TRAITEMENT DES FUMIERS EN BOX MOBILES
Des modules transportables assurent une méthanisation discontinue par voie solide. Le système ERibox apparaît très flexible et s'adapte aux projets individuels comme aux installations collectives.
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UNE UNITÉ DE MÉTHANISATION PAR VOIE SÈCHE, modulaire, évolutive et mobile : voilà ce que propose la société ERigène. « Notre procédé est né d'échanges avec les éleveurs. En France, le message autour de la méthanisation évolue, mais le besoin de sécuriser les projets est toujours le même : trouver des substrats de façon à construire un projet d'une taille suffisante, car nous avons le modèle allemand en ligne de mire. Les éleveurs investissent alors pour quinze à vingt ans, mais quelle sera l'orientation de leurs exploitations à cette échéance ? Notre concept est beaucoup plus souple et flexible. Il s'apparente financièrement et fiscalement à l'investissement dans une machine agricole, que l'on peut éventuellement déplacer, voire revendre », argumente Olivier Lespinard, PDG d'ERigène. Il s'agit d'un procédé discontinu par voie sèche (ou plutôt solide), capable de traiter des fumiers même très pailleux. Ici, pas de génie civil pour des silos ou des garages en béton, mais une série de box étanches, isolés, chauffés, de type conteneur. D'un volume de 30 m3, ils sont chargés du substrat organique (10 à 20 t) avec un apport de liquide (ou percolat) qui circule dans la masse solide et entre les différents box.
Ce percolat, issu des digestions antérieures, inocule le chargement, permet une digestion homogène et maintient une température optimale dans le box. Il est stocké en réserve sur le site, dans une citerne souple. Le procédé de méthanisation dans chaque module dure entre vingt et quarante jours. Avec plusieurs digesteurs installés en série, le chargement et le déchargement des box s'organisent tous les quatre ou cinq jours de façon à avoir une production continue de biogaz. Le nombre de modules se définit en fonction du volume de substrat à traiter, de son potentiel méthanogène et de sa vitesse de dégradation. En moyenne, un module correspond à une puissance électrique d'environ 5 kWe.
« Notre gamme de référence se situe entre 30 et 100 kWe. Ce sont ces dimensions d'unités qui permettront un large développement de la méthanisation à la ferme, plus faciles à mettre en place et à gérer, assure Olivier Lespinard. Le montant de l'investissement nécessaire se situe entre 250 000 et 600 000 €selon la taille de l'unité. Il est évident que plus le procédé se développera et permettra une industrialisation de la fabrication des modules, plus le coût baissera. » ERigène a reçu le soutien de l'université de technologie de Compiègne (Oise), de l'institut polytechnique LaSalle Beauvais et de la chambre d'agriculture de l'Oise pour le développement du concept ERibox.
PAS BESOIN DE SILOS, UNE DALLE DE BÉTON SUFFIT
À ce jour, une première unité fonctionne dans une ferme équestre de Normandie et une douzaine de projets devrait aboutir dans les mois à venir. Comparé aux autres unités par voie sèche, le système ERibox est composé d'éléments hors sol qui nécessitent peu de gros oeuvre sur l'exploitation. Une dalle de béton suffit, ainsi que le raccordement aux réseaux. Le temps de travail est aussi moindre qu'avec des silos. Selon le constructeur, décharger, recharger un box et relancer un cycle de digestion nécessitent environ une heure. Bien sûr, il faut adapter la fréquence de curage des bâtiments au remplissage des modules.
Le digestat, qui a l'aspect solide d'un fumier mûr, peut être transporté directement au champ dans le digesteur à l'aide d'une remorque ampliroll (polybenne).
L'unité étant mobile, elle peut être installée au plus près du lieu de valorisation de la chaleur. Et ce sont les digesteurs qui se déplacent pour être chargés et déchargés.
LA PRODUCTION DE CHAQUE MODULE EST ENREGISTRÉE
De la même manière, l'ERibox s'adapte aux projets collectifs. L'unité s'organise alors autour d'un seul point de cogénération et chaque éleveur gère ses digesteurs. Le système est en mesure de donner la contribution de chaque module à la production de biogaz. Une association qui pourrait réunir éleveurs bio et conventionnels, car la traçabilité du substrat au digestat est possible.
Nous retrouvons dans ce type d'unités les avantages de la voie discontinue qui permet de changer la ration du digesteur à chaque chargement. Pas de sédimentation à craindre ni de curage pénible et le risque d'un blocage des fermentations est aussi atténué. Si un départ en acidose est constaté, l'automate le corrige en faisant interagir les autres modules.
ERigène a développé son propre laboratoire de méthanisation en voie solide et propose aux éleveurs de tester le potentiel méthanogène des substrats disponibles pour déterminer les paramètres de la digestion au départ du projet, afin de dimensionner l'unité (nombre de box), puis en accompagnement si l'éleveur décide de changer de ration.
D.G
Contact : www.erigene.com
Le système ERibox est composé d'éléments hors-sol évolutifs et mobiles. Le digestat est transporté directement au champ dans le digesteur à l'aide d'une remorque ampliroll.
Le chargement et déchargement d'un box, et la relance d'un cycle de digestion nécessitent environ une heure de travail. Nous sommes ici dans un procédé de traitement discontinu avec une intervention tous les quatre ou cinq jours sur un digesteur.
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