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« EN POUPONNIÈRE, LES NOUVEAU-NÉS NE TOMBENT PLUS MALADES »

PHOTOS © P.L.C.

Dans ce bâtiment construit en 2010, la nursery a dû être réaménagée car elle n'apportait pas le confort minimal dont ont besoin les veaux.

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LORSQU'ILS ONT CONSTRUIT UN BÂTIMENT NEUF POUR CENT VACHES EN 2010, les associés du Gaec Élie Miché n'ont pas donné la priorité au confort des veaux. « Nous avons privilégié la fonctionnalité pour travailler dans de bonnes conditions », se souvient Mikaël. L'orientation du bâtiment a été choisie en fonction des vaches. Les éleveurs ont conservé une stabulation sur un autre site pour loger les génisses. Seuls les nouveau-nés sont destinés à séjourner dans la nouvelle structure.

« Nous avons mis une nursery à côté de la salle de traite. Cela nous a semblé pratique pour leur donner le colostrum, puis le lait entier en deux repas par jour », raconte Mikaël. Dix cases individuelles sont installées dans cet espace orienté à l'est, sous le même toit que l'ensemble. Avec des vêlages étalés sur toute l'année, cela doit suffire pour accueillir les veaux durant leurs deux premières semaines de vie. Puis ils partent et passent à un repas de lait en poudre par jour.

Cet aménagement n'a pas fonctionné. Dès le départ, les veaux sont tombés malades. Tous souffraient de diarrhées à partir de trois à quatre jours, quand l'effet protecteur du colostrum s'atténuait. S'y rajoutaient des maladies respiratoires, surtout en hiver. Les éleveurs ont perdu quelques veaux et les frais vétérinaires ont explosé. Les problèmes cessaient lorsque les animaux quittaient le nouveau bâtiment pour l'étable à génisses.

Les éleveurs ont fait appel au GDS pour trouver une solution. Un technicien a effectué un diagnostic et a constaté que le volume du local était sept fois plus important que les besoins des veaux. À plus de 3,50 m en dessous de la toiture, ils avaient froid. L'utilisation de fumigène a montré que la circulation d'air ne convenait pas. Loin d'avoir des entrées et des sorties permettant une bonne ventilation, la nursery était le théâtre de tourbillons qui refroidissaient les petits veaux. Les relevés de températures ont confirmé le manque de chaleur.

RÉDUIRE LE VOLUME D'AIR ET MIEUX VENTILER

Pour remédier à cette situation, les éleveurs ont décidé d'aménager une pouponnière. Ce nouveau concept, mis au point par le GDS du Morbihan, vise à traiter et donc à loger les veaux comme les nouveau-nés qu'ils sont. C'est-à-dire dans une ambiance chaude et saine. « Nous avons isolé les parois avec du Styrodur et avons créé un faux plafond à 2,20 m de haut avec ce même matériau », raconte Mikaël. Ceci a permis de ramener le volume d'air à un niveau compatible avec les besoins des veaux.

Pour la ventilation, les éleveurs ont installé un extracteur et une cheminée. Une sonde mesure la température et l'affiche en permanence. Le réglage se fait à l'aide d'un boîtier de commande.

Les travaux ont été réalisés avant l'hiver 2012. Les éleveurs ont posé l'isolation sur les murs pour réduire le coût. Le budget avoisine les 5 000 €. Le prix de la tranquillité. Car depuis, l'amélioration constatée est nette. Les veaux ne sont plus malades. Les frais vétérinaires ont diminué en conséquence. Aucun veau n'a été perdu. « Nous n'avons pas chiffré l'économie, mais il est évident que le bilan est positif. »

Ce confort accru des veaux retentit sur celui des éleveurs. Eux aussi apprécient une température stable entre 12 et 15°C dans cet espace. « L'an dernier, il a fait jusqu'à - 10°C dehors, mais la pouponnière s'est maintenue au-dessus de 7°C quand il faisait - 2°C du côté des vaches », se souvient Mikaël. Et en été, il fait rarement plus de 20°C à l'intérieur, même en cas de fortes chaleurs.

Sur le plan du travail, la nouvelle installation convient à l'éleveur. Le caillebotis est sorti et nettoyé manuellement à chaque fois qu'un veau quitte la pouponnière.

L'équipement pourrait encore être amélioré et les éleveurs en sont conscients. Ils disposent d'un point d'eau et d'un espace pour laver les seaux à l'intérieur de la pouponnière. Cette pratique favorise une humidité élevée qu'il faudrait mieux d'éviter. Mais la conception d'ensemble rend une modification difficile.

Si c'était à refaire, les éleveurs n'hésiteraient pas : ils construiraient un bâtiment spécifique pour les nouveau-nés dès le départ. Car si l'aménagement réalisé fonctionne bien, les entrées d'air se font par les fenêtres exposées à l'est, ce qui n'est pas idéal.

PASCALE LE CANN

Un espace douillet et aéré. La pouponnière peut se définir comme un lieu spécifique pour les veaux non sevrés. Il offre une ambiance saine, une température douce et stable, grâce à un volume d'air adapté aux jeunes animaux et à une ventilation maîtrisée. Dans les bâtiments trop hauts, on peut aménager un faux plafond en matériau isolant pour créer un espace confortable destiné aux veaux.

Des fermetures closes. Pour contrer les entrées d'air parasites qui peuvent être glaciales en hiver, il faut éviter les portails et préférer les portes closes qui resteront fermées. Les fenêtres aussi doivent pouvoir empêcher les entrées d'air.

Un extracteur pour la ventilation. Aménagée dans un bâtiment de plus de 3 m de haut, cette pouponnière ne peut pas fonctionner en ventilation statique. Les éleveurs ont installé un ventilateur qui évacue de l'air par le toit, et une sonde qui mesure la température.

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