SIMMENTAL L'EMBARRAS DU CHOIX
La simmental française continue de récolter les fruits de ses pères à taureaux cherchés en Allemagne et en Autriche. Elle y trouve aussi une jeune génétique au top et de la variabilité.
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DE MÉMOIRE DE SIMMENTAL, IL N'Y A JAMAIS EU AUTANT de choix pour faire des plannings d'accouplement à ce niveau d'Isu. L'arrivée depuis un an des génomiques est passée par là. Mais pas seulement. Depuis quinze ans, la simmental française va pêcher sans réserve ses pères à taureaux en Allemagne et en Autriche. Ces dernières années, elle en récolte les fruits à l'instar de Barnum, un fils de Winnipeg, père à taureaux qui est à la simmental ce que Bois-Le-Vin a été à la montbéliarde. Le numéro un 2012, pourtant sorti à 170 points d'Isu (174 aujourd'hui), niveau jamais atteint, est détrôné cette année par un fils prometteur de Safir/Malhax qui tutoie 180 d'Isu. Prometteur car Serko n'a encore qu'une vingtaine de filles. Prudence donc mais espérons qu'il ne variera pas trop car il a vraiment tout, du lait et des taux : 1 083 kg, 1,0/1,8 en TP/TB. Tout aussi remarquable est son potentiel de production associé à une bonne musculature (105), elle-même couplée à de bonnes mamelles (114). On y appréciera la hauteur d'attache arrière (126). Et que dire de la puissance ? 129 en taille, 130 en profondeur de poitrine avec un bassin long (121) et une bonne largeur de hanches (113). Serko n'a qu'une vraie réserve d'utilisation : sa vitesse de traite (90). Autre bémol moins grave, son 96 en aplombs.
À 148 points d'Isu aussi parmi les taureaux français indexés sur descendance, Crésus s'annonce comme un taureau à morphologie encore plus complète (125), sans réserve sur les aplombs (118). Dommage à ce titre qu'il soit par sa mère, une Malhalx, apparenté à une lignée Malefiz qui n'a pas laissé que du bon sur ce poste. S'il est au catalogue malgré - 46 kg en lait et le tempérament de ses filles (88), c'est qu'il passe sur génisses (91 en facilité de naissance), qualité rare ces derniers temps dans les taureaux utilisés... hors Tombois.
RIEN DE PLUS AVEC CRECEY ET CALI QU'AVEC BARNUM ET BROCARD SORTIS EN 2012
C'est aussi pour cela que Bouquet, à 137 d'Isu, sera mis en course (91 en facilité de naissance). Ce grand laitier (1 419 kg) péchant sur les taux (- 1,4/- 1,7) et la musculature, (85) séduira en outre par son montage Hofherr/Fugitif. Pas une goutte de sang Malf parmi ses aïeux. Idéal donc avec son 117 d'aplombs pour corriger les défauts des descendantes de la lignée Malefiz aujourd'hui à accoupler.
Dommage que Candy, à 144 d'Isu, ait justement hérité par son père Malint, un Malhax (Malefiz), de ce défaut d'aplombs (92). En effet, il offre par ailleurs une morphologie (118) très complète dans un profil mixte avec beaucoup de développement (126) et une bonne musculature (110), sans pécher en mamelle (103). Pour travailler le pis, c'est à Carquefou qu'il faudra s'intéresser. Il pointe à 123 avec, entre autres, d'excellents trayons courts (81) et fins (87). Mais trouvez-lui des supports sûrs en lait (- 74 kg) et sans problème d'aplombs (88). Dommage, car son origine Roibos/Dionis, deux taureaux très peu utilisés, en fait un géniteur facile à placer.
À noter aussi parmi ces nouveaux français confirmés sur descendance deux Winnipeg, Crecey et Cali à 150 et 146 d'Isu. Mais ils n'apportent rien de plus, malgré leur excellente morphologie (117, 120), que Barnum et Brocard (130, 120), deux autres fils du champion germano-autrichien.
UNE FLOPÉE DE GÉNOMIQUES, « MADE IN FRANCE » OU PAS
Outre les pères à taureaux, Simmental France puise chez ses partenaires allemands (CRV) et autrichiens (Genostar), depuis deux ans, de la très jeune génétique évaluée sur la seule génomique. Cette collaboration étroite permet aussi au schéma français - en attendant de pouvoir le faire en France - de génotyper des taureaux pour proposer quelques génomiques (diffusés sans index officiels mais avec des tendances sur les postes marquants). Ils seront cinq cette année « made in France » avec deux fils de Wal/Winnipeg, deux Watnox et un Wilhem. S'y ajoutent sept jeunes génomiques de CRV et Genostar, diffusés eux avec des index officiels convertis par l'Institut de l'élevage. On y remarque Waldstein (Walbrand/Vanstein) à 177 d'Isu et Waidhaus (Wildwest/Mandela) à 188 d'Isu avec une morphologie très complète (132 et 128). À noter aussi quatre taureaux à génisses dont Wobbler (Watnox/Mandela) à 170 d'Isu et Waldstein. Un très laitier : Wohltat un Wille/Polari (1 849 kg) neutre en TP (- 0,1) à 187 points d'Isu. Et pour finir, un champion pour la mamelle (130), Riaza à 175 points d'Isu qui a en plus pour lui, avec son origine Ruptal/Rau, d'apporter de la variabilité.
À cette offre de nouveaux géniteurs déjà très diversifiée, s'ajoutent d'autres étrangers évalués sur descendance ou génomiques à acheter à la dose... et quelques suisses pour les irréductibles du type helvétique.
JEAN-MICHEL VOCORET
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