FOINS DE LÉGUMINEUSES UN RÉGLAGE PRÉCIS
Chaque intervention réalisée au cours de la récolte des légumineuses peut occasionner des pertes de feuilles. Pour les limiter, on peut agir sur l'heure d'intervention, le réglage et le choix du matériel.
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LA JOURNÉE MÉCAFOURRAGES, ORGANISÉE PAR LE RÉSEAU DES CUMA À TOURTRY (Bourgogne), a été l'occasion de faire le point sur l'attention particulière à porter à la chaîne de récolte des foins de légumineuses, aussi bien en ce qui concerne les cultures pures (luzerne, TV) que dans le cas de prairies d'association contenant plus de 40 à 45 % de légumineuses. « Dans la pratique, avant de penser à investir, il faut travailler avec les outils dont on dispose sur la ferme, et retenir que l'heure d'intervention et le réglage des outils sont plus importants que le matériel », rappelle Mathieu Couffignal, conseiller fourrages d'Arvalis. La fauche est la première étape qui conditionne la qualité du foin. La hauteur de fauche doit être réglée autour de 7 cm pour, d'une part, faciliter la circulation de l'air sous les andains et, d'autre part, éviter de ramener des pierres dans le fourrage.
RÉDUIRE L'AGRESSIVITÉ DES FAUCHEUSES À DOIGTS
La fauche à plat avec une faucheuse rotative classique est celle qui abîme le moins le fourrage. L'herbe est largement étalée derrière la barre de coupe, ce qui autorise l'impasse sur le premier passage de faneuse. « Pour approcher ce résultat avec une conditionneuse, il faut ouvrir au maximum les déflecteurs pour faire un andain le plus large possible ou, à défaut, fermer les déflecteurs et faner immédiatement derrière la faucheuse. Le temps de séchage est ainsi accéléré, ce qui permet de gagner en moyenne une journée sur l'ensemble de la chaîne de récolte. » Particulièrement adaptée à la récolte des graminées, la faucheuse à doigts ou à fléaux doit être évitée car son agressivité engendre des pertes de feuilles importantes. « Si elle est utilisée, il faut réduire au maximum la vitesse de rotation du rotor et l'agressivité des peignes. La conditionneuse à rouleaux écrase la tige sans la blesser et génère donc beaucoup moins de pertes. Néanmoins, lorsqu'il y a beaucoup de taupinières, la sécrétion de jus occasionnée par les conditionneuses peut favoriser l'adhésion à la plante d'une terre que l'on retrouvera dans le fourrage. »
Le fanage représente l'étape la plus à risque. Au premier passage, il s'agit de bien répartir l'herbe coupée. Le réglage doit donc être suffisamment agressif, mais sans monter le régime de la prise de force au-dessus de 400 à 420 tr/min. Lors des passages suivants, il faut réduire la vitesse de prise de force et adapter l'avancement du tracteur au volume de fourrage pour viser un bon étalement du fourrage.
FANAGE ET ANDAINAGE AVANT 10 HEURES
Des essais menés dans l'Aveyron en juin 2012 sur la luzerne montrent une perte de MAT d'un point entre un réglage de faneuse à 215 tr/min et un réglage à 305 tr/min. « Le principe consiste à réaliser un matelas d'herbe avec un premier passage agressif, puis à faire des micro-andains lors des passages suivants. » L'andainage est l'étape où le risque de pertes est le moins important. Il convient cependant de régler l'outil avec le moins de tours-minute possible et la hauteur pour ne pas incorporer de souillures dans le fourrage. À noter lors de Mécafourrages : la présentation du râteau faneur à peignes (de 7,80 jusqu'à 9,40 m de large) remis au goût du jour par le constructeur espagnol Nadal, et distribué en France par la société Résolution. Le principe de ratissage transversal entraîné par un moteur hydraulique limite la présence de terre et de cailloux dans le fourrage. Mais les conditions particulièrement humides de la démonstration n'ont pas permis de confirmer la réputation de souplesse du dispositif sur la légumineuse.
JÉRÔME PEZON
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