CHOISIR LES BONS HYBRIDES D'APRÈS LES ESSAIS D'ARVALIS
Avec un progrès génétique évalué à 0,15 t de MS/ha et par an, il est indispensable de renouveler régulièrement la gamme des variétés utilisées. La bonne stratégie est de s'appuyer sur des hybrides qui ont fait leur preuve et de consacrer 10 à 20 % des surfaces à des nouveautés.
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LE RÉSEAU ARVALIS-INSTITUT DU VÉGÉTAL ÉVALUE CHAQUE ANNÉE LES VARIÉTÉS DE MAÏS FOURRAGE disponibles pour les éleveurs. Ces essais comparent des variétés nouvellement inscrites, des variétés testées pour la deuxième ou troisième année consécutive en raison de leurs bons résultats précédents, et des variétés de référence largement cultivées et reconnues pour leurs bonnes performances. Tous ces hybrides sont évalués sur des critères de précocité, de rendement de tenue de tige et de valeur énergétique. L'expérimentation est réalisée par série de précocité dans différentes zones climatiques. Pour la première fois, une série avec des variétés allant des demi-précoces aux demi-tardives a été mise en place. Elle répond à la demande des éleveurs du sud de la France qui attendaient des références en maïs fourrage pour des hybrides plus tardifs.
COMMENT LIRE LES TABLEAUX
Dans tous les tableaux, les hybrides sont classés par ordre croissant de tardiveté. Celle-ci est évaluée par la teneur en matière sèche (MS). Plus elle est faible, plus la variété est tardive. Dans un grand quart Nord-Ouest, le scénario climatique de l'année 2012 a ralenti la maturité des plantes, conduisant à des taux de MS plus faibles que l'an dernier. Le rendement est exprimé en pourcentage de la moyenne des rendements de la série. Cette moyenne est indiquée en tonnes de matière sèche par hectare (t de MS/ha) au bas de chaque tableau. Les résultats sur le rendement sont toujours à pondérer avec la précocité de l'hybride, car un tardif possède naturellement un potentiel de rendement plus élevé. Autant que le rendement, il faut juger la régularité de comportement de la variété. Elle s'apprécie par l'écart type (ET) : plus sa valeur est faible, plus l'hybride a été régulier dans les différents lieux d'expérimentation de la série. Pour les variétés en deuxième ou troisième année de test, il faudra aussi tenir compte des résultats des années précédentes. Cette année, les rendements moyens sont plus faibles qu'en 2011, qui était un très bon millésime. Pour autant, ils restent à un bon niveau (15 à 19 t de MS/ ha pour des microparcelles). L'arrière-saison peu favorable a pu défavoriser les hybrides les plus tardifs de la série qui n'ont pas toujours pu exprimer leur potentiel. La valeur alimentaire est en UFL/kg de MS. Comme pour le rendement, elle est donnée en pourcentage de la moyenne de la série. Là aussi, le climat de 2012 a parfois freiné le remplissage des grains en fin de cycle, aboutissant à des teneurs en amidon plus faibles que l'an dernier.
Dans toute la zone Nord-Ouest, le coup de vent du 24 septembre 2012 a permis d'évaluer la plupart des hybrides sur leur tenue de tige. On note dans les essais un pourcentage de verse de 4 à 6 %. Les hybrides qui présentent une verse supérieure à cette moyenne seront à éviter, surtout dans les régions exposées aux coups de vent. Parmi les variétés de référence, la défaillance sur le rendement de NK Falkone (Syngenta) saute aux yeux. Elle peut être reliée à sa sensibilité à la verse (12,4 %). Au regard de ses résultats passés, on peut encore juger cette variété intéressante, d'autant que sa précocité peut faire la différence dans les zones froides. Globalement, ces hybrides déjà âgés subissent l'évolution du progrès génétique quand on es compare à des plus récents.
Cette année, c'est Eliot (Advanta) qui apparaît comme la valeur sûre de ce groupe : une précocité de milieu de groupe, une bonne vigueur au départ, un bon rendement avec de la régularité et une très bonne valeur alimentaire (101,2 %) équilibrée entre l'amidon et la digestibilité de la partie tigefeuilles. On peut également considérer Emily (Advanta), très bon en rendement mais décevant sur sa valeur UFL (faible en amidon). Sur ce critère, on préférera LG 30236 (Limagrain) qui affiche un rendement moyen de 102,4 % sur deux ans. Parmi les nouveautés à essayer en 2013, Millesim (KWS) avait déjà été repéré dans les évaluations en grain et il se comporte aussi très bien en fourrage, avec un beau gabarit et une valeur alimentaire dans la moyenne.
Colisee (KWS) a fait des étincelles en Normandie et dans le Nord (106,8), mais il pêche sur sa valeur alimentaire. Cathy (Advanta) affiche un bon potentiel de rendement, tout en étant très précoce.
Cette variété de maïs présente une bonne vigueur au départ et une bonne valeur alimentaire.
Quant à Tressy (Advanta), il affiche un bon niveau UFL, mais il faudra être attentif à sa sensibilité à la verse (12,1 %).
LES VARIÉTÉS PRÉCOCES
C'est la catégorie reine, la plus semée dans les zones d'élevage. Pour les variétés de référence, seul Hendrixx (RAGT) s'en sort bien dans toutes les zones géographiques avec un rendement régulier sur trois ans et toujours une très bonne valeur alimentaire. Sa précocité de début de groupe et sa tenue de tige permettent une grande souplesse d'utilisation. NK Perform (Syngenta) a déçu à nouveau dans l'Ouest et la Bretagne mais pas ailleurs, et sa valeur alimentaire (103,1 %) reste la meilleure du groupe. Enfin, Ronaldino (Semences de France), variété de maïs fourrage la plus semée en France, arrive aujourd'hui en fin de course. Plus récent, Geoxx (RAGT) a présenté une bonne vigueur au départ et un rendement régulier sur trois ans. Sa valeur alimentaire est dans la moyenne. Autre valeur sûre, LG 30275 (Limagrain) affiche une précocité plutôt en fin de groupe avec une valeur UFL moyenne, mais équilibrée entre l'amidon et la digestibilité tige-feuilles. Parmi les variétés qui confirment, LG 30238 (Limagrain) est un hybride précoce dans son groupe avec une bonne tenue de tige et de la vigueur au départ. Beaucoup plus tardif, SY Matinal (Syngenta) s'est très bien comporté dans le Nord. Parmi les nouveautés, Grosso (KWS) affiche un beau potentiel de rendement mais avec une précocité de fin de groupe. Très orienté sur le grain, cet hybride a une digestibilité faible. À l'inverse, LG 30271 (Limagrain) présente une bonne valeur alimentaire (101,8 %). Pénélope (Advanta) apparaît comme une variété équilibrée entre rendement et valeur alimentaire.
LES VARIÉTÉS DEMI-PRÉCOCES
Comme l'an dernier, c'est LG 3264 (Limagrain) qui s'en sort le mieux dans les variétés de référence. Âgé de 6 ans, cet hybride affiche un rendement régulier chaque année avec toujours un excellent niveau alimentaire. C'est la valeur sûre de ce groupe. Un peu plus précoce, Dianoxx (RAGT) s'exprime dans les situations à bon potentiel. Dans le scénario climatique de 2012, sa valeur alimentaire est moins en pointe que l'an dernier mais reste dans la moyenne de la série. On pourra se fier aussi à Aapple (Limagrain) qui possède une floraison plus tardive mais une valeur alimentaire un peu faible qui cette année a péché surtout sur l'amidon. Dans ce groupe, plusieurs variétés confirment en deuxième année d'expérimentation. À commencer par Indexx (RAGT) qui présente une bonne vigueur au départ et une valeur UFL très correcte. Plus tardif, Klarens (KWS) s'est aussi très bien comporté. Pour avoir quelque chose de plus précoce, Belicio (KWS) qui est doté aussi d'une bonne vigueur au départ et d'une bonne valeur alimentaire. Les nouveautés 2012 sont un peu décevantes dans ce groupe. On retiendra quand même Pytagor (Semences de France), bon en rendement, il fait du volume mais sa valeur alimentaire est faible. Balboa (Semences de France) s'est très bien comporté dans le Centre- Ouest (103,1 %), beaucoup moins dans le Centre-Est et le Nord-Est mais sa valeur alimentaire est dans la moyenne.
LES VARIÉTÉS DEMI-TARDIVES
Ces hybrides ont été sélectionnés sur une aptitude à produire du grain mais les éleveurs les utilisent régulièrement en maïs fourrage. Pour cette première année d'expérimentation, il est difficile d'avoir des repères précis. On notera que la valeur UFL moyenne de la série est loin d'être ridicule (0,92). Dans les variétés de référence, Saxxoo (RAGT) est un hybride déjà ancien (12 ans) qui reste bien équilibré entre rendement et valeur énergétique. En première année d'expérimentation, P 0319 (Pioneer) semble posséder un bon potentiel de rendement. Un peu plus précoce, Shexxpir (RAGT) sera aussi à suivre cette année.
Hendrixx, Geoxx et LG 30275 ont confirmé leurs bons comportements en 2012 © CHRISTIAN WATIER
Dans le groupe des demi-précoces, LG3264 (Limagrain) est une valeur sûre, mais des hybrides plus récents apparaissent. © CHRISTIAN WATIER
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