Prix du lait Chacun sa vision des négociations commerciales

La Fédération nationale de l'industrie laitière (Fnil) ne partage visiblement pas le point de vue du ministre de l'Agriculture sur la conclusion des négociations commerciales annuelles. Dans un communiqué de presse du 2 mars 2016, elle prévient que ces discussions « ont donné lieu à de nouvelles baisses de prix sur les produits laitiers à marques nationales ».

Selon la Fnil, quand « les distributeurs se targuent d'avoir maintenu les prix sur le lait de consommation de marques nationales », cela ne concerne que « 2,9 % du lait collecté en France. En déduire que le prix du lait payé aux éleveurs laitiers français va se maintenir en 2016 est une tromperie caractérisée. »

Des prix toujours en discussion

Les industriels privés assurent que « les distributeurs ont exigé et obtenu des baisses de prix sur les autres produits laitiers : fromages, beurre et l'ultra-frais. Pour les marques de distributeurs qui représentent 21 % du lait français, les négociations ne sont pas terminées mais les distributeurs exigent d'ores et déjà des baisses de prix importantes. »

Moins d'une heure avant que la Fnil diffuse son communiqué, la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL) prenait « acte que les négociations commerciales annuelles entre les entreprises et les distributeurs se soient déroulées pour le secteur laitier sans trop de dégâts et de manière constructive ».

La FNPL attend toujours

Dans son communiqué, le syndicat estime que « l'objectif d'un prix […] au producteur qui stoppe sa spirale destructrice à la baisse est clairement affiché. C'est un signe fort qui corrobore l'engagement de la distribution » avec la signature le 17 février 2016 de la charte proposée par la FNPL. « Cette charte […] est donc respectée dans son esprit par la distribution ».

La FNPL renouvelle son message à l'égard des transformateurs, les incitant à signer cette charte. « La FNPL comptera les sous pour les producteurs ! prévient Thierry Roquefeuil, son président. Seules trois entreprises privées (Triballat Rians, Saint-Denis-de-l'Hôtel et la laiterie Saint Père) se sont engagées formellement en signant la charte. Seule la signature […] de la charte rend crédible pour une entreprise sa volonté d'agir en acteur responsable, par la transparence, en répercutant sur le prix du lait payé au producteur les engagements tarifaires de la distribution. »