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Vive les produits français !

Pour exterminer les cons : rosette de Lyon, maroilles et « beaujolpif ».

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Ala suite des lâches attentats du 13 novembre et mû par un sentiment patriotique, n'écoutant que mon courage, je répondis à l'appel que Nadine Morano aurait certainement attribué au général de Gaulle : « Tous en terrasse ! »Il faut reconnaître que le risque de me faire « kalachniquer » à la table du bistrot de mon village est largement moins probable que de gagner l'Euro Millions, mais bon, on a l'âme téméraire ou pas.

Afin d'honorer le drapeau tricolore, je commandais un cocktail à base de curaçao pour le bleu, suivi d'un petit coup de muscadet pour le blanc. Mais vous le savez certainement, moi, ma couleur préférée, c'est le rouge. Hasard du calendrier ou heureuse coïncidence, jeudi 19 novembre, c'était la sortie du beaujolais nouveau. Il n'y a que les Japonais qui trouvent ça bon. Il faut les comprendre, après Fukushima, ils ont besoin de se changer les idées, et c'est quand même plus fruité que le saké. Moi, c'est par solidarité agricole avec les producteurs que j'ai goûté. Je voulais savoir si cette année, la piquette avait des arômes de banane ou de Fraises Tagada. L'année dernière, il sentait le cassis mais, en rentrant, les gendarmes m'ont persuadé qu'il avait le goût de prune. Bref, je me suis mis « une race », comme disent les jeunes. Le lendemain, constatant les dégâts, me vint une idée que je soumets à nos trois valeureux ministres : Cazeneuve, Le Drian, Le Foll.

Au ministre de l'Intérieur : un test de dépistage rapide. Tout barbu se présentant à nos frontières avec une kalachnikov et une ceinture d'explosifs et qui refuse de boire un petit gorgeon de « beaujolpif » sera immédiatement identifié comme terroriste potentiel. Il devra choisir entre un stage de réinsertion dans une cave du cru de son choix ou la reconduite à la frontière.

Au ministre de la Défense : afin de pallier une rapide pénurie de bombes françaises, je propose de larguer à très haute altitude sur la ville de Raqqa des saucissons pur porc. Une rosette de Lyon d'un kilo tombant de 10 000 m sur la tête d'un terroriste de Daech devrait lui permettre de reconsidérer sa position sur la place des femmes, et pas seulement à la maison. Cette tactique devrait renforcer son aversion pour les suidés. Et Justin Bridou risque de devenir la prochaine cible de Daech, mais il n'y a pas de guerre sans dégâts collatéraux. On pourrait, dans un deuxième temps, leur balancer du maroilles vieilli et du camembert qui pue pour remplacer avantageusement le gaz moutarde. Quand je vois les dégâts causés par l'absorption du « picrate » sur mes muqueuses gastriques, je suppute que le « poor-on » risque de provoquer aussi de graves brûlures. Je préconise donc une pulvérisation par hélicoptère de « picrate » nouveau pour les finir et les envoyer rejoindre les 72 vierges au paradis. À noter que, contrairement à certains bombardements aléatoires, cette méthode épargne les populations civiles.

Au ministre de l'Agriculture : il y a là matière à résoudre le problème des excédents agricoles (lait, porc, vin) et contribuer ainsi à une remontée des cours, tout en épargnant le budget des armées.

C'est fou comme un petit rouge éclaircit les idées et ouvre des perspectives insoupçonnées. Charlie Hebdo a titré : « Ils ont les armes. On les emmerde, on a le champagne ! » Je renchérirais que les Bretons ont aussi l'andouille de Guéméné, le pâté Hénaff, le cidre, le chouchen et la gnôle. Avec ça, si on n'arrive pas à les refouler, c'est à désespérer de nos produits français. Mort aux cons et vive la France !

PASCAL POMMEREUL

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