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Ani… maux !

Défense de se nourrir d’animaux, et bientôt de végétaux, heureusement reste l’eau.

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Les groupes antiviande sont très actifs et savent utiliser les médias pour défendre leur cause. Les dernières vidéos filmées en caméra cachée dans des abattoirs ou des élevages sont incompréhensibles et choquantes pour tout un chacun. Naturellement, on nous montre les plus trash et non les plus vertueux­. À tous ceux qui voudraient revenir en arrière, aux défenseurs du « c’était mieux avant », les plus anciens d’entre nous se souviennent des années 1970. Le cochon était extrait d’une soue obscure mal ventilée et sale avec force jurons et cris perçants. On l’attachait sur l’échelle pour le saigner et le plonger dans l’eau bouillante de la cuve pour le parer. Le lapin était étourdi d’un coup de poing derrière les oreilles, puis on lui arrachait un œil pour le saigner. Les antiviandes sont adeptes de la désobéis­sance civile et se présentent comme les défenseurs de la bien-pensance, parfois jusqu’à la violence en taguant les boucheries.

Tout comme les faucheurs d’OGM, ils se substituent à la justice en organisant des actions sanctions. Dans une démocratie, il est normal que l’on débatte mais une minorité doit-elle imposer sa loi ? À quoi servent les élections et les institutions ? Oui aux lanceurs d’alerte mais non aux casseurs, même dans nos rangs, lors des manifestations.

Quoi qu’en disent tous ces antispécistes, l’animal existe depuis la nuit des temps et l’on peut regretter la disparition des animaux sauvages qui ont leur utilité. L’animal domestique a été sélectionné par l’homme pour répondre à des besoins et l’on peut discuter du bien-fondé. Les anti-élevages ne comprennent pas que lorsque l’on ne mangera plus de viande, il n’y aura plus ni bovins ni ovins et chevaux de trait dans nos campagnes. Les terres labourables seront cultivées et tout le reste retournera à la friche peuplée de renards et de sangliers. On sait, par exemple, que les pistes de ski qui ne sont pas pâturées l’été ne retiennent pas la neige, provoquant des avalanches car la grande herbe se couche dans le sens de la pente sous forme de toboggan.

S’il ne faut plus manger de viande, mangeons des végétaux. Les plantes n’ont ni cerveau ni poumons ni foie ou estomac, mais elles parviennent à assurer toutes les fonctions que ces organes remplissent chez les animaux. Le neurobiologiste Stefano Mancuso nous décrit des plantes qui développent une sensorialité très évoluée, avec une quinzaine de sens de plus que nous. Des végétaux qui respirent, perçoivent et émettent des sons, communiquent entre eux, développent une intelligence de réseau. Ainsi, dans le livre La Vie secrète des arbres, de Peter Wohlleben, « les arbres sont des créatures sociales. Ils apprennent, se souviennent, s’entraident grâce à un système de communication fongique, sorte de réseau social des bois ». As-tu déjà entendu le cri déchirant de la carotte que l’on coupe en rondelles ? À quand un comité de défense des légumes ? Entends-tu la plainte de l’herbe fauchée par la langue de la vache ?

Il ne nous reste plus qu’à mourir de faim ou à vivre d’amour et d’eau fraîche.

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