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POLYCULTEURS-ÉLEVEURS BOURGUIGNONS Revenus en berne malgré la restructuration

Les exploitations laitières bourguignonnes abordent la réforme de la Pac en état de faiblesse, selon une étude de l'Opab.

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E n 2013, malgré un prix du lait de 358 e/1 000 l, le résultat courant moyen des élevages laitiers de la région s'est établi à - 49 % par rapport à 2011 », observe Frank Lavedrine, de Conseil élevage Côte-d'Or, membre de l'Opab, l'observatoire prospectif économique de Bourgogne. La hausse des charges et l'augmentation du poids des investissements (amortissements et frais financiers) expliquent cette évolution. Avec un ensilage maïs médiocre, ce qui a induit des achats de coproduits, les charges opérationnelles de l'atelier lait (frais d'élevage, fourrages, concentrés) ont atteint un nouveau palier. Les coûts de production se sont établis à un niveau très élevé : 200 € les 1 000 l contre 180 € en 2012 et 150-160 € entre 2000 et 2010. Dans les exploitations majoritairement de polyculture-élevage, la baisse des rendements et des cours des céréales a également pesé sur les résultats. Dans cette zone à faible densité laitière (référence 410 millions de litres) où 80 % des exploitations ont une surface de céréales de vente, l'attractivité de la production céréalière, le manque de rentabilité du lait et les contraintes de main-d'oeuvre liées au lait provoquent des arrêts d'activité : 46 en 2013, correspondant à une baisse de 5 % de l'effectif régional. Alors que l'accroissement des effectifs dans les cheptels restants a compensé cette érosion, les chutes de la productivité par vache n'ont pas pu être compensées. Le niveau de livraison régionale a baissé de 6 % en 2013. Ces arrêts concernent en partie de très beaux élevages avec des infrastructures fonctionnelles.

Défavorable aux exploitations de plaine de taille importante, la réforme de la Pac risque d'accélérer les évolutions en cours. C'est ce qui ressort des simulations réalisées dans le cadre du réseau technico-économique « Galacsy »(2) sur deux types d'exploitations laitières bourguignonnes au système de production différent : un « lait dominant », avec une surface assez réduite (2 UMO sur 115 ha de SAU, dont 20 ha céréales produisant 600 000 l) ; un « lait grandes cultures », système de production prédominant dans la région (3 UMO sur 335 ha) où l'activité laitière (500 000 l) cohabite avec une surface de vente importante (250 ha).

La Pac, défavorable au lait et céréales de plaine

Dans le cas du « lait dominant », les aides Pac sont maintenues, voire améliorées si l'exploitation bénéficie de l'ICHN (+ 9 160 €, soit + 23 % du résultat courant). Dans le cas du « lait et grandes cultures », le revenu courant chute de 17 000 €, soit - 24 % du résultat courant. Dans ce contexte, la progression du niveau des prix du lait et la qualité de la contractualisation avec les industriels constitueront des éléments clés dans la dynamique laitière de la région.

ANNE BRÉHIER

(1) Après trois ans d'augmentation, l'indice des prix d'achat des moyens de production agricole (Ipampa) lait de vache a atteint son niveau le plus élevé : 133,8. (2) Animé par les chambres d'agriculture et les Conseil élevage de la région.

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