BRETAGNE 2020 Un plan d'action pour produire davantage
Après avoir défini des objectifs ambitieux, 1 Md de litres de lait de plus, la filière régionale a dévoilé la stratégie qu'elle met en oeuvre pour les atteindre.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
Forte de son potentiel unanimement reconnu pour développer le lait, la Bretagne compte passer de 5 milliards de litres de lait aujourd'hui à 6 milliards en 2020, soit une hausse de 18 % qui ramènera la collecte à son niveau d'avant 1984. « Cet objectif est compatible avec le respect des normes environnementales actuelles », affirme Marcel Denieul, président de la chambre d'agriculture d'Ille-et-Vilaine. Pour gagner ce pari, c'est dès aujourd'hui qu'elle doit se mettre en ordre de marche. La réflexion engagée par les chambres d'agriculture implique toute la filière, mais aussi l'administration et les élus. Les uns identifient les besoins, les autres devant faciliter la progression.
Pour remporter l'adhésion de l'administration et des élus, la filière met en avant les 35 000 emplois qu'elle assure aujourd'hui et ceux qu'elle va créer. Et elle demande des simplifications administratives pour avancer.
« La vraie question est de savoir si les exploitations sont armées pour le marché mondial. Elle se pose aussi pour la transformation », lance Jacques Jaouen, président de la chambre d'agriculture de Bretagne. Elle s'entend à long terme, indépendamment des incidents, tel l'embargo russe, qui viennent ponctuellement perturber le débat.
Au niveau de l'amont, l'accent est mis sur la productivité et la rentabilité. L'investissement doit être soutenu et la filière veut peser sur les orientations du plan bâtiment en cours de discussion. Elle souhaite mettre l'accent sur le poste de traite. De son côté, la recherche va se pencher davantage sur l'efficacité alimentaire, l'autonomie protéique et la réduction de l'usage des médicaments. Le manque de main-d'oeuvre pourrait freiner le développement de la production. L'étude prospective a montré que 1 200 postes de salariés vont être créés sur les élevages dans les cinq ans. Il faudra donc les former, mais aussi renforcer l'attractivité du métier pour les recruter. Ce point est également essentiel pour assurer le renouvellement. 40 % des éleveurs ont plus de 50 ans. Pour favoriser la transmission, les différents acteurs de la région travaillent à l'élaboration d'une charte.
Investir dans l'innovation pour valoriser les protéines
Au niveau de la transformation, l'enjeu de l'innovation est central afin d'augmenter les productions à forte valeur ajoutée et de mieux résister à la volatilité des prix. D'où la nécessité d'investir dans le projet « Milk Valley ». Une dizaine d'industriels présents dans l'Ouest se sont associés à des chercheurs de l'Inra afin de chercher des débouchés pour les protéines laitières. Ce travail est engagé sur dix ans.
Reste à mettre ce beau programme en musique. Un comité de pilotage a été créé pour s'assurer que toutes ces actions se mettent véritablement en place.
PASCALE LE CANN
Pour accéder à l'ensembles nos offres :