LAIT AOP BAS-NORMAND Trouver le bon équilibre entre volumes et rémunération
Pas facile de prôner l'adéquation des volumes aux besoins du marché des fromages sous AOP camembert, pont-l'évêque et livarot, quand l'ambiance est à la production. C'est le challenge que relèvent les producteurs.
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Les 678 producteurs bas-normands sous AOP fromagères camembert de Normandie, pont-l'évêque et livarot sont à la croisée des chemins. La perspective de produire davantage grâce aux marchés mondiaux porteurs fait hésiter certains à pousser plus en avant leur engagement dans cette filière.
C'est que l'heure des véritables choix approche. Le cahier des charges fixé pour la production demande qu'en 2017, les troupeaux soient composés d'au moins 50 % de vaches de race normande en AOP camembert et pont-l'évêque, et 100 % en livarot. « Sommes-nous prêts à pousser les murs des bâtiments sans aucune garantie du prix de vente de notre lait, ou voulons-nous construire une filière forte qui partage équitablement la valeur ajoutée ? », interpelle Benoît Duval, président de l'Union des producteurs AOP bas-normands.
Pour l'Union, pas question d'ouvrir les robinets, au risque, sinon, de perturber ce petit marché qui se bat pour faire progresser ses ventes. Avec 5 112 t (pour 50 Ml), le camembert de Normandie progresse de 3,26 % en 2013. Le pont-l'évêque enregistre 2,96 % pour 2 431 t pour 22 Ml, et le livarot 0,72 % pour 1 059 t et 11 Ml.
L'agrément en organisations de producteurs (OP) de quatre des cinq associations adhérentes à l'Union en 2013 (Lactalis, Gillot, Graindorge et Réaux) est un premier pas vers la gestion des volumes. Les étapes suivantes sont l'évolution de l'Union des producteurs vers une association d'OP et surtout la mise en place d'un dispositif de remontée des informations de volumes nécessaires au suivi du marché. « L'objectif est que le maximum de lait collecté sous AOP soit transformé en produits AOP. La contrepartie de cette maîtrise des volumes est une revalorisation progressive de la prime AOP pour atteindre au moins 50 €/1 000 l d'ici à 2017. Afin de renforcer la notoriété des fromages AOP, nous sommes prêts à interdire les OGM dans la filière », déclare Benoît Duval.
Prime AOP montée à 35 €/1 000 l le 1er avril
Jusqu'à la campagne 2013-2014, la prime était au maximum de 30 à 33 €/1 000 l selon les fromageries. Depuis le 1er avril, elle est passée à 35 €/1 000 l. « Les entreprises ne souhaitent pas s'engager plus en avant. Le prix du lait conventionnel élevé et, dans ce contexte, la difficulté encore plus grande de passer des hausses tarifaires sur les fromages AOP les freinent. » Cette revalorisation de la prime est aussi un signe d'encouragement vers ceux qui réfléchissent à quitter la filière. À l'horizon 2017, ils seraient de 20 à 30 %.
CLAIRE HUE
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