LES MOUCHES VONT CHANGER D'ÂNE
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Formidable campagne laitière 2011-2012 : un prix du lait intéressant et, pour la première fois depuis 1987, la France approchera son quota. En deux ans, c'est près de deux milliards de litres supplémentaires qui auront été livrés aux entreprises. Mais tous les producteurs ne profitent pas à l'identique de ce rebond. Deux stratégies se dessinent dans la filière avec, d'un côté, les transformateurs privés frileux sur les volumes accordés, de l'autre, les coopératives qui accompagnent le développement de la production.
Il aura fallu l'intervention des pouvoirs publics pour rendre un peu d'équité en garantissant 2 % de dépassement. Notons au passage que la filière française peine encore à se passer d'une gestion administrative. Curieusement, ce sont les coopératives et leur choix d'offrir de la souplesse sur les volumes qui s'attirent les foudres du syndicalisme. Communiqués et lettres ouvertes ont eu des mots très durs : « Nier les valorisations favorables du marché », « Provoquer une baisse généralisée des prix », etc. Derrière cela, la méfiance des producteurs vis-à-vis des prix différenciés. Elle a été attisée par le couac de Sodiaal sur un possible prix C et le souhait de la FNCL de revoir à la baisse la valorisation beurre-poudre. L'argument des coopératives avec leur obligation d'apport total ne prend plus.
Dans une interview à « L'Éleveur laitier », le président de la FNPL pointe leur nécessaire engagement sur un volume et un prix, à l'exemple des privés désormais tenus par des contrats. Dans ce contexte tendu, les coopératives apprécieront le passage en force du géant Lavallois, qui ne manquera pas de vite ramener l'ire des syndicats sur lui.
Par Dominique Grémy, rédacteur en chef adjoint
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