CHERCHEZ L'ERREUR
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L'Institut de l'élevage (Idele) a livré à l'interprofession une analyse éclairante du modèle laitier français face à ses concurrents d'Europe du Nord. À moins d'être autiste, il y apparaît des vérités qui doivent résonner aux oreilles des acteurs de notre filière. À commencer par ceux qui nous avaient vanté le modèle danois. Souvenez-vous, au début des années 2000, ces courageux Vikings qui restructuraient pendant que nous, stupides Gaulois, continuions à soutenir les petits quotas. Aujourd'hui, elle explose en vol la productivité du travail danoise.
Ont-ils les mêmes certitudes qu'en 2009, les partisans de l'autolimitation des volumes après le résultat du match France-Allemagne sur cinq années de revenu ? Non seulement les éleveurs d'outre-Rhin s'en sortent mieux, mais leurs transformateurs nous ont taillé des croupières. Idele nous décrit aussi des filières laitières nord-européennes confiantes. Adossées à des marchés en croissance, elles offrent des opportunités et un dynamisme à leur amont, tout en assumant, comme en Allemagne, des différenciations régionales. Et le métier d'éleveur laitier devient attrayant.
La France a pourtant des atouts, des bâtiments qui ne demandent qu'à produire davantage et des coûts de production très performants en plaine. Mais qui s'en préoccupe ? Il y a bien trop à faire à s'étriller sur les contrats. La filière française ne semble exister que dans le rapport de force et la suspicion. Ce manque de cohésion, largement alimenté par des transformateurs privés, les joutes syndicales et des choix politiques douteux, nous détourne d'enjeux économiques cruciaux pour les producteurs. Au regard de ce qui se passe ailleurs en Europe, il est hallucinant de constater que les éleveurs français pourraient gagner plus d'argent.
par Dominique Grémy, rédacteur en chef adjoint
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