L'EMBELLIE MAIS DANS UN NOUVEAU MONDE
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
Nous avons évité le pire. Mi-juin, on ne donnait pas cher des rendements fourragers et céréaliers. L'été pourri des vacanciers aura sauvé la mise dans beaucoup d'élevages laitiers, même si les systèmes tout herbe sont loin de s'être refaits. Un soulagement qui s'accompagne d'un prix du lait sans doute jamais atteint : on frôlerait les mythiques 400 €/1 000 l. Les producteurs ne s'y sont pas trompés et dessinent une courbe de collecte nationale jamais vue non plus. Sur les deux mois d'été, nous sommes aux alentours de 13 % au-dessus de la moyenne sur dix ans.
Le creux estival, tant décrié par les transformateurs, serait-il en passe de s'atténuer définitivement ou n'est-ce qu'un phénomène conjoncturel ? Attendons l'été 2012 pour le savoir. Plus de volume, plus de prix et de beaux maïs en perspective, voilà de quoi apaiser l'ambiance dans la filière. Certes, on a continué à parler de contrats mais la pression semble descendue d'un cran, provisoirement sans doute.
La question qui préoccupe aujourd'hui est : jusqu'à quand l'embellie ? Car la crise financière, avec laquelle on nous berce depuis des semaines, rappelle les mauvais souvenirs de 2008-2009. L'économie mondiale sera-t-elle touchée ? La demande chinoise et russe va-t-elle tenir ? Le printemps austral sera-t-il favorable à l'herbe en Nouvelle-Zélande ? Voilà des éléments qui conditionneront les payes de lait à venir. C'est désormais le « nouveau monde » des éleveurs laitiers français : ils ne l'ont pas rêvé, certains l'ont construit pour eux. La volatilité des prix est la nouvelle composante de ce métier. Ce ne sera pas la moins stressante.
Par Dominique Grémy, rédacteur en chef adjoint
Pour accéder à l'ensembles nos offres :