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MANQUE DE HAUTEUR

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Ma naïveté est celle de tous ces producteurs pleins de bon sens quand, en réunions, ils appelaient ici les sympathisants Apli-Conf-OPL, là ceux des fédérations à mettre au placard leurs invectives à deux balles. Et les priaient d'oeuvrer vraiment au but qu'ils disaient viser : fédérer l'amont pour peser face aux laiteries.

Échec pour l'instant. Hormis de trop rares exceptions, ils ont continué à ne voir que leurs petites divergences et minimiser leurs points de convergence. À commencer par la finalité : regrouper l'offre à l'échelle des bassins. Résultat : pour gravir cette montagne, les cordées ont choisi chacune leur voie. La pente douce pour le projet Ocep-FNPL qui, pragmatique, veut initier des OP par laiterie, un challenge en soi, avant de les fédérer de façon plus transversale.

Le projet France Milk Board-Apli-Conf-OPL a opté pour la face nord, visant d'entrée l'adhésion à une OP multilaiteries.

Pouvait-il en être autrement ? Peut-être, avec un peu plus de hauteur des leaders. À la sortie d'un conflit comme la grève du lait, il fallait un acte politique fort. Pas des coups bas, comme ces aplistes marginalisés parce qu'ils parlaient, la bataille finie, de construire avec la FNSEA. Pas de tacles appuyés non plus, comme ce « il y a les diseux et les faiseux, les vaincus qui réagissent et les vainqueurs qui agissent » entendu à l'AG de la FNPL… sans doute une réponse du berger à la bergère. Cet acte fort aurait pu être une ouverture du Cniel aux minoritaires. Il y a quelque chose de contradictoire à appeler ses « adversaires » à rejoindre des OP « asyndicales » et, en même temps, continuer de leur fermer la porte d'une représentation nationale. Sans doute les producteurs ont-ils raté là un rendez-vous historique.

Par Jean-Michel Vocoret, rédacteur en chef

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