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Motivés

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Par Claire Hue
journaliste

Qu’est-ce qui différencie un éleveur laitier d’un funambule ? Pas grand-chose. Tous deux sont sur le fil, à la recherche du perpétuel équilibre. Pour l’éleveur, ça se complique quand il se prend de plein fouet les variations de prix, bien plus que l’aval. C’est ce que montre une étude de l’Insee sur l’agriculture, l’agroalimentaire et les GMS. À cette exposition aux marchés s’ajoute désormais le changement climatique qui rend plus aléatoire la constitution des stocks fourragers. L’année 2018 est symptomatique.

Il faut une bonne dose de motivation et d’envie d’entreprendre pour être éleveur. Les producteurs français l’ont, au vu des sommes investies pour un revenu disponible par UTH sous les 20 000 €. Ce sont des stabulations neuves, des extensions, des robots, etc. On n’en parle jamais mais ce sont aussi des achats de foncier, en particulier aux frères et sœurs dans le cadre du partage familial. Contrairement à l’Irlande et l’Allemagne, chez nous, il n’est pas concevable que certains héritent plus que d’autres. On le comprend. Seulement, c’est au prix de la remise en cause à chaque génération de la pérennité de la structure. Une dimension en plus qu’il faut intégrer dans sa gestion financière. La dimension humaine ne doit pas être non plus négligée.

Expliquer à ses frères et sœurs éloignés de l’agriculture ses préoccupations n’est pas simple. Leur donner l’envie de maintenir une structure cohérente pour, peut-être, demain installer son enfant, non plus. Nos voisins font appel à un médiateur pour faciliter les discussions. Pourquoi pas en France. La compétitivité passe aussi par là.

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