Trash investigation
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rédacteur en chef adjoint
On savait que l’émission Cash Investigation n’était pas un parangon de déontologie journalistique. Mais quand elle s’intéresse à la filière laitière, la grossièreté des ficelles nous laisse pantois. Pour Cash Investigation, il n’est pas question d’informer, mais de faire de l’audience : les petits éleveurs exploités par les gros industriels, voilà une vérité qui accrochera le téléspectateur.
La suite n’est qu’une mise en scène avec, en vedette, « l’animatrice » Élise Lucet, qui n’a pas son pareil pour passer au gril les accusés prédésignés. S’ensuivent une enquête à charge, une série d’approximations ou des chiffres inventés pour étayer le procès.
Première cible : Lactalis. Un vrai bonheur que de se payer le géant lavallois qui refuse de publier ses comptes. Mais pas d’Emmanuel Besnier à se mettre sous la dent pour Madame Lucet.
Morceau plus tendre : une coopérative qui vole ses adhérents, le comble de la perfidie. La démonstration en image est redoutable : 526 M€ de trésor de guerre pour seulement 3,5 M€ redistribués aux éleveurs par le tour de passe-passe d’une holding. Des chiffres douteux et un montage assez odieux de l’intervention du président Damien Lacombe, qui lui imposeront de démontrer sa bonne foi dès le lendemain.
Ce journalisme malhonnête alimente des rancœurs dangereuses. Il trouve pourtant des alliés dans la filière, trop heureux de la tribune offerte à leurs revendications. Ceux qui s’en réjouissent doivent avoir à l’esprit que leur métier d’éleveur pourrait demain occuper la place d’accusé, avec cette même méthode plus que contestable.
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