Du pain sur la planche
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rédacteur en chef
L’intention élyséenne de renverser la construction des prix et de pousser à la constitution d’OP commerciales ne doit pas faire rêver. Il faudra plus qu’une loi pour que le prix couvre vos coûts. Se regrouper en OP fortes face aux privés, à défaut de pouvoir jouer donnant-donnant avec eux, va dans le sens de l’histoire. Mais cela implique une adhésion au risque que constitue la responsabilité de trouver les débouchés à tout le lait produit. Pas gagné. L’exemple de l’AOP qui, en Allemagne, agglomère 4,5 Mdl mais a négocié des prix au ras des pâquerettes en 2016, montre toute la difficulté à tirer son épingle du jeu en situation d’excédents. À moins que la coopération française ne donne un coup de main à ces OP servant d’alternative ? Pas gagné non plus.
Se regrouper en OP ne sera bénéfique que si tous les acteurs de la chaîne de valeurs jouent le jeu et enterrent la hache de guerre des prix. Les négociations sur le tarif des marques nous diront très vite si, comme tous le jurent, ils y sont prêts. Voyez la Suisse. À l’interprofession siègent industriels, OP, commerce et GMS. Chaque trimestre, ils élaborent une recommandation du prix du lait… Et pourtant, dans la vraie vie, c’est la loi du plus fort qui règne encore et les éleveurs qui trinquent.
Cela montre aussi que l’enjeu des OP est ailleurs. Au-delà de la massification nécessaire de l’offre, pour que le prix soit là et les laiteries incitées à un partenariat, c’est aux OP de créer de la valeur. Alors que le consommateur est prêt à payer plus pour une vache qui broute, il y a une carte à jouer. Sinon d’autres sauront aspirer vos richesses.
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