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RÉGULATION MON OeIL

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Le mouvement Apli-EMB peut-il encore inverser la mécanique de l'UE vouée à la seule loi du marché ? Je l'espère sincèrement mais en doute objectivement. Je le souhaite car ce combat pour une régulation européenne des volumes est plein de bon sens… la seule façon d'éviter au lait de suivre l'exemple édifiant du porc et de le concentrer dans les régions où l'environnement est déjà mis à mal.

Mais je crains que ceux qui disent ne pas vouloir faire la même erreur qu'en 1984, quand ils s'arc-boutaient contre les quotas (laissant leur gestion aux laiteries), aient raison. Au lendemain de la grève du lait, Le Maire, en entretenant le flou sur le mot régulation, a fait rêver d'un nouveau monde. Apprenti-sorcier car le masque tombe. Il n'y aura pas de régulation des volumes, au mieux des excédents et de l'assurance revenu en sus. Bref, on n'anticipera pas les crises qui broient les hommes. On limitera juste l'ampleur des dégâts.

L'EMB donne l'image d'un couple franco-allemand uni. Mais l'Allemagne, c'est aussi un gouvernement plus libéral qu'avant. Et des länder qui subventionnent ceux qui doublent leur troupeau. L'UE, c'est aussi des Danois endettés jusqu'au cou, condamnés à produire toujours plus et à manger leurs voisins… Et ce débat sur ce que veut vraiment le citoyen. Des étables de 1 000 vaches avec des salariés sous-payés ou des exploitations familiales ? Toujours pas un mot à Strasbourg.

Reste une lueur. Le désespoir des campagnes relayé par l'Apli amènerait lentement Bruxelles à toucher du doigt l'ineptie de ses thèses libérales dans un marché déstructuré. Le combat doit donc continuer. Rêvons-le, avec un front commun des producteurs pour obtenir le droit de regrouper suffisamment l'offre. La seule issue apparente.

Par Jean-Michel Vocoret, rédacteur en chef

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